L'analyse de l'argumentation de Voltaire dans son texte sur la beauté révèle une structure complexe et nuancée. Au cœur de son approche, il emploie une argumentation fondée sur l'exemple, utilisant une diversité de personnages et de situations pour illustrer ses points.

Dans la première partie, "La structure de son argumentation", on examine comment Voltaire construit son argument. Il commence par interpeller le lecteur avec un exemple inattendu: "Demandez à un crapaud ce que c'est que la Beauté, le grand beau, le to kalon !" Ce choix d'un animal comme crapaud crée une surprise initiale et engage le lecteur dans une réflexion sur les concepts de beauté. L'introduction de l'expression latine "le to kalon" apporte une dimension d'authenticité et de sérieux, suggérant une étude presque scientifique du sujet.

Voltaire utilise également des impératifs tels que "Demandez" et "Interrogez", non pas pour donner des ordres, mais pour établir une relation conviviale avec le lecteur. Cette proximité est renforcée par l'usage de la première personne, où Voltaire se présente comme un témoin et un participant aux événements qu'il relate, donnant ainsi plus de poids à ses arguments.

L'organisation en paragraphes autonomes facilite la progression de l'argumentation, allant de l'exemple d'un crapaud à ceux d'hommes, de diables, de philosophes, de médecins, pour finir par une réflexion sur les différences culturelles. Le texte s'achève par une sorte de morale, résumant la thèse principale: le beau est relatif.

La deuxième partie, "L'humour et les dialogues", montre comment Voltaire utilise l'humour pour désarmer le lecteur et l'amener à considérer ses idées sous un jour différent. Des exemples tels que la description du crapaud ou du diable révèlent son utilisation astucieuse de l'humour pour alléger le ton tout en soulignant l'absurdité des conceptions rigides de la beauté.

Dans la troisième partie, "Le message", l'accent est mis sur deux aspects clés: la relativité et la portée universelle. Voltaire illustre comment la beauté est perçue différemment par diverses cultures et êtres, montrant ainsi son caractère hautement subjectif et relatif. Le texte gagne une dimension universelle en abordant des exemples variés, allant d'un crapaud à un "nègre de Guinée", en passant par le diable et les philosophes. Cette universalité est renforcée par l'utilisation d'articles indéfinis et par l'inclusion de diverses perspectives, suggérant que le message de Voltaire s'adresse à un public global, transcendant les frontières culturelles.

En somme, l'approche de Voltaire dans ce texte démontre une habileté remarquable à mêler humour, exemples variés, et une structure argumentative solide pour explorer la nature subjective et universelle de la beauté.