Introduction : Nathalie Sarraute est une auteure du XXe siècle et une figure emblématique du nouveau Roman, qui consiste à rejeter la forme traditionnelle du roman, c’est le cas de Portrait d’un inconnu écrit en 1948. Dans cet extrait qui est l’incipit du livre, le narrateur nous fait part de ses pensées et de ses questionnements intérieurs. Cet extrait nous amène à nous questionner sur l’originalité de cet incipit: En quoi cet incipit est-il original? Pour ce faire, nous étudierons le début in medias res ainsi que le renversement des conventions du roman.

I) Un début in medias res

Tout d’abord, l’histoire n’a pas de situation d’énonciation, elle commence en plein milieu d’une action. Le personnage semble angoissé et semble avoir peur, mais le lecteur n’en connaît pas la raison, ce qui peut entraîner une certaine confusion au lecteur. De plus,  “Une fois de plus” donne l’impression que le lecteur connaît déjà le personnage et ses actions passées, “comme je fais parfois” renforce l’idée de complicité avec le lecteur. Le lieu n’est pas non plus énoncé, mais le champ lexical de la physiologie peut amener le lecteur à penser que l’histoire se déroule dans le milieu médical. L’ambiance est alors pesante,et l’incipit déstabilise le lecteur.

II)  Un renversement des conventions du roman

Dans cet incipit, les codes traditionnels du roman sont totalement renversés, de par son aspect fragmenté, mais aussi avec l’absence de personnages définis : Il n’y a aucun nom propre, juste des pronoms personnels “Je” “elle”, ce qui entraîne la confusion du lecteur, qui, ne connaît pas les personnages. Le lecteur ne sait pas à qui parle le personnage, et s’il s’adresse vraiment à un autre personnage ou à lui-même. De plus, aucun lieu n’est donné, on ne sait pas où les personnages se trouvent, les informations sont implicites et c’est alors au lecteur d’interpréter l’histoire.

Ainsi, nous avons pu étudier l’originalité de ce roman grâce à son début in medias res et le renversement des conventions du roman. Ce livre, typique du nouveau roman, déstabilise le lecteur et l’entraîne à la confusion tout le long du livre, ce sera alors au lecteur, d’interpréter l’histoire.