Analyse de la scène d’exposition de Art de Yasmina Reza
Introduction
Yasmina Reza, née en 1959, est une figure marquante du paysage théâtral contemporain. Diplômée en études théâtrales de l'université de Nanterre, elle a débuté sa carrière en tant qu'actrice avant de se tourner vers l'écriture dramatique. Son premier succès majeur est survenu en 1987 avec la pièce "Conversations après un enterrement", récompensée par un Molière. En 1994, elle connaît une renommée internationale avec sa pièce "Art", qui lui vaut deux Molières : celui du meilleur spectacle privé et celui du meilleur auteur. "Art" se distingue par sa thématique centrée sur l'art contemporain et l'amitié, traitant de l'histoire de trois amis, Serge, Marc et Yvan, réunis autour de l'achat d'un tableau contemporain blanc. Cette pièce, écrite spécialement pour Arditi, Vaneck et Luchini, a été représentée à la comédie des Champs Elysées où elle a connu un triomphe.
Problématique
Dans "Art", Yasmina Reza explore les dynamiques complexes de l'amitié et les tensions suscitées par des perceptions divergentes de l'art. Cette analyse se concentrera sur la manière dont l'incompréhension entre deux amis de longue date, à propos d'une peinture contemporaine, est mise en scène dès le début de la pièce.
I. L'incompréhension autour de l'œuvre contemporaine
1. La réaction de Marc face au tableau
Marc réagit avec incrédulité et scepticisme face à l'œuvre acquise par Serge. Cette réaction est mise en évidence par la répétition insistante du terme « blanc » dans la description du tableau, soulignant l'absence apparente de complexité artistique. Marc interroge d'abord le prix du tableau (« Cher ? »), révélant une incompréhension profonde quant à la valeur de l'œuvre. La ponctuation, mêlant questions et suspensions, traduit son désarroi. Sa réticence à reconnaître l'artiste du tableau et la qualification de celui-ci comme « merde » témoignent d'un dédain pour ce type d'art contemporain. Le blanc du tableau, symbole de vide et de froideur, fait écho à l'état émotionnel de Marc.
2. La réaction de Serge face à Marc
Serge, de son côté, réagit avec une incrédulité symétrique face à l'attitude de Marc. Son affirmation (« Mais mon vieux, c'est le prix ») et sa remarque (« J'étais sûr que tu passerais à côté ») suggèrent une compréhension des différences de perception artistique entre eux. Serge perçoit et critique implicitement le manque de sensibilité de Marc vis-à-vis de l'art contemporain, un reflet possible de certaines attitudes sociétales.
II. La distance apparaissant au sein d'une amitié
1. Une amitié de longue date…
La relation étroite entre Marc et Serge est initialement établie par les apartés et les didascalies, indiquant une compréhension mutuelle et non verbale. Cependant, l'incompréhension s'immisce progressivement, symbolisée par les silences et l'attente déçue de réactions attendues.
2. …qui commence à se détériorer
Le rythme accéléré du dialogue, marqué par une stichomythie, augmente la tension et accentue l'incompréhension. L'amitié est remise en question, notamment lors des silences qui se chargent de significations non dites. Vers la fin de l'extrait, le langage se teinte de termes liés à l'hostilité, marquant une détérioration de leur relation.
Conclusion
Dans la scène d'exposition de "Art", Yasmina Reza tisse habilement une intrigue autour de l'incompréhension et de la distance émergente entre deux amis, centrée sur leur perception divergente de l'art contemporain. La pièce démontre que, même au sein d'une amitié solide, les divergences de valeurs et de goûts peuvent créer des fissures profondes.
Cependant, l'œuvre offre également une lueur d'espoir, suggérant que ces fissures peuvent être comblées par une compréhension et une acceptation mutuelles.
1) Quels liens unissent les deux personnages ?
“Mon ami Serge a acheté un tableau.”:Serge et Marc Se connaissent depuis longtemps: “Mon ami Serge est un ami depuis longtemps.” “Mon ami Marc, qui est un garçon intelligent, garçon que j'estime depuis longtemps”
2) Comment les deux amis s’opposent-ils ? Quels sont leurs arguments ?
Ils s’opposent au sujet du tableau acheté par Serge en se parlant dans un registre familier et pour cela la dramaturge utilise le comique de répétition qui souligne l’incompréhension croissante entre les personnages :
SERGE. Handtington me le reprend à vingt-deux. MARC. Qui est-ce ? SERGE. Handtington ? MARC. Connais pas. SERGE. Handtington ! La galerie Handtington ! MARC. La galerie Handtington te le reprend à vingt-deux ?...
Serge dit que ce tableau est un tableau d’un grand artiste et qu’il a donc de la valeur : “Mais mon vieux, c'est le prix. C'est un ANTRIOS”
Et Marc trouve qu’il coûte trop cher pour le travail réalisé par le peintre : “C'est une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux.” et “Tu as acheté cette merde deux cent mille francs ? !”
3) Etudiez la montée de l’agressivité entre les deux personnages ?
Cette montée d’agressivité commence avec le comique de répétition, au lieu de trouver de nouveaux arguments ils ne font que se répéter ce qui les agace mutuellement et les rend donc plus agressifs.
4) Analysez la fonction des monologues ?
Ces monologues ont deux fonctions : 1-entrer dans la tête des personnages et 2-avoir un carte d'identité de l’autre par le jugement
5) En quoi la polémique qui oppose les deux personnages est-elle le reflet de la société contemporaine ?
On peut dire que cette polémique est entre les deux personnages est le reflet de la société contemporaine car ,d’un côté serge achète un tableau qui a une valeur monétaire et non sentimentale pour lui, il veut donc montrer qu’il a des moyens pour l’acheter. Et d’un autre côté il y a Marc qui pense tout savoir et qu’il n’y a pas besoin de faire un débat, il a un orgueil intellectuel dans son refus de la modernité.
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