Commentaire composé sur Renouveau de Mallarmé
Commentaire composé
En quoi l’atmosphère de ce poème est-elle surprenante ?
I) Un renouveau entêtant
a) Les éléments qui caractérisent le printemps
Tout d'abord Stéphane Mallarmé caractérise le printemps de façon négative alors qu’on s’attendrait à ce qu’il célèbre le renouveau de la vie, contrairement à l'habitude où l'hiver est le moment où l'on tombe malade et le printemps redonne la vie : “Le printemps maladif a chassé tristement L'hiver”. Les allitérations en [r] et en [s] soulignent le côté désagréable du printemps qui est perçu par le poète comme une souffrance.
b) L’opposition entre le printemps et l’hiver
C'est aussi pour le poète une période de bruit assourdissant qui l'empêche de trouver l'inspiration. Il montre une forme de fatigue incessante comme si le printemps l'épuisait et l'hiver lui donnait de l'énergie : “L'impuissance s'étire en un long bâillement.”
Il dit le contraire d'une théorie. Le printemps est signe de vie et d'amour tandis que pour Mallarmé c'est quelque chose de sinistre et ennuyeux. L'hiver est pour lui synonyme de créativité et de sérénité : “Et triste, j'erre après un rêve vague et beau”.
II) Un renouveau déprimant
a) L’angoisse
Le poète ressent le printemps de manière très angoissante. Il a de nombreuses migraines qui lui font perdre la tête, c’est ce qu’on appelle le spleen : “Qu'un cercle de fer serre ainsi qu'un vieux tombeau”.
Il est aussi signe d'angoisse car il perd son énergie : “énervé” (privé de nerfs donc dépressif), “ennui” : “Puis je tombe énervé de parfums d'arbres, las”
Il est très dépressif car il veut enterrer son rêve par son visage triste, ce qu’il développe dans la métaphore filée du tombeau : “Et creusant de ma face une fosse à mon rêve, Mordant la terre chaude où poussent les lilas, J'attends en m'abîmant que mon ennui s'élève…” Le poète tombe dans une fosse (“s’abîmant”) car pour lui le printemps coïncide avec la perte de l’inspiration, c’est donc une mort spirituelle qui est symbolisée ici. Les rimes embrassées dans les quatrains montrent que le poète cherche du réconfort.
b) La dévalorisation de la nature
Pour Mallarmé, les fleurs sont très négatives. Elles évoquent les fleurs de cimetière et donc la mort : “Mordant la terre chaude où poussent les lilas,”
Le poète suggère que la nature se moque de lui car il a perdu son inspiration à cause d'elle : “Cependant l'Azur rit sur la haie et l'éveil De tant d'oiseaux en fleur gazouillant au soleil.”
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