Analyse de Sophocle, Ajax, Vers 284 « Tu sauras tout ce qui s’est passé » à 341 « Malheureuse que je suis ».
Tecmesse est très choquée par la démence de son mari Ajax et désespère de ne pas le voir retrouver la raison. Le déchaînement de la violence (« carnage ») est associé au champ lexical de la souffrance (« il poussa des gémissements douloureux ») et comparé à la puissance d’un taureau (« semblables aux mugissements d’un taureau »). Les verbes d’action rendent le récit du massacre vivant : « il les étend, les égorge et les met en pièces ». L’impression de rapidité est soulignée par le rythme des phrases ponctuées de nombreuses virgules, ce qui mime la course sanglante d’Ajax, présenté comme un homme bestial à la violence sans bornes. Le registre pathétique se mêle au registre tragique dans les paroles de Tecmesse qui est en position d’infériorité parce que c’est une femme, comme le lui rappelle Ajax : « Femme, le silence est l’ornement de ton sexe », ce qui signifie que tout le mérite d’une femme réside dans le fait d’arriver à se taire !
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