Commentaire composé sur Marceline Desbordes-Valmore, Les séparés

Commentaire composé sur Marceline Desbordes-Valmore, Les séparés

Comment la poésie est-elle l’expression de l’amour et de la souffrance ?

 

I) Une chanson lyrique

 

Ce poème est composé de quatre quintils formés de quatre alexandrins accompagnés d’un vers court de 3 syllabes qui marque un refrain de trois syllabes: “N’écris pas !” (aux vers 5, 10, 15 et 20). Grâce au point d’exclamation et à l’emploi de l’impératif, ce vers-refrain donne l’impression d’un cri, d’une supplication. 

Omniprésence pronoms personnels de la première personne: huit fois comme sujet (v.1-3-7-11-16-18) puis trois fois en tant que COD (v.1-8-12). Les pronoms personnels sujets sont toujours suivis d’une expression de souffrance, comme, par exemple, “je voudrais m’éteindre” au vers 1; “je te crains” au vers 12; et “je n’ose plus” au vers 16. Le lyrisme se traduit naturellement par l’emploi de la première personne puisque c’est “je” qui souffre 

CL peur: “je te crains”, “j’ai peur” (v. 11) puis “je n’ose plus” (v. 16). Peur => CL tristesse allant jusqu’à l’envie de mourir: “triste” et “m’éteindre” (v.1), “le nuit sans flambeau” (v.2), “tombeau” (v.4) et enfin, “mourir” (v.6)

 

II) L’expression de l’amour

 

Construction parallèle vers 17 et 19: “Il semble que ta voix les répand sur mon coeur” et “Il semble qu’un baiser les empreint sur mon coeur”. Tout ce que fait l’autre la touche, elle est possédée par cet amour, possession soulignée par les deux verbes “répand” et “empreint”

Sensualité => deux sens principalement sollicités: l’ouïe et la vue. L’ouïe est présente au vers 8: “écouter”, au vers 9: “entendre”, aux vers 12 et 17: “ta voix”. La vue, quant-à-elle, est exprimée au vers 2 par l’expression “nuit sans flambeau” (pas de possibilité de voir sans lui), “une chère écriture” au vers 14, puis “lire” au vers 16, et enfin, le verbe “voir” est exprimé au vers 18. On peut aussi penser que le verbe “t’atteindre” au vers 3 fait aussi appel au toucher, qui est, lui aussi, un sens  

 

III) L’expression de la souffrance

 

Elle exprime son refus de recevoir une lettre par l’emploi de l’expression “N’écris pas”: c’est de l’impératif présent utilisé avec la négation pour exprimer un ordre négatif, une défense. L'assonance en [i]  sonne comme un cri. Ce refus est exprimé huit fois. 

Au vers 11, le rythme haché dans l’expression “N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire” mime les sanglots de la poétesse

On peut remarquer la souffrance avec l’expression d’un vocabulaire négatif: le champ lexical de la tristesse (“triste” et “m’éteindre” au vers 1, “nuit sans flambeau” au vers 2 et “frapper au tombeau” au vers 4). Les rimes croisées soulignent le combat intérieur que mène la poétesse.

 

Ce poème est élégiaque puisque la poétesse regrette son bonheur passé.


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Commentaires: 5
  • #1

    Richard (mercredi, 24 février 2021 23:08)

    Bonjour,
    Pourrais tu me presisee le genre de rimes Merci.

  • #2

    Amélie (samedi, 15 octobre 2022 21:10)

    Bonjour,
    J'aimerais savoir c'est quoi la forme du poème

  • #3

    Jean-Claude (lundi, 19 décembre 2022 22:35)

    On peut aussi le voir comme une réponse de « l’au delà » à une personne qui a créé sous forme mentale, qui a beaucoup souffert de créer. Il s’est arrêté de créer. Et l’au-delà lui demande de ne pas développer sa création sinon il donnerait de l’eau vive à qui ne peut la boire

  • #4

    zaity (lundi, 02 janvier 2023 19:17)

    J'aimerais savoir pourquoi avez vous choisi ce poeme

  • #5

    Romain (dimanche, 12 février 2023 13:09)

    Bonjour je voudrais savoir avec quel autre poème peut-on le rapprocher.