Commentaire composé sur Nathalie Sarraute, Enfance, incipit de « Alors tu vas vraiment faire ça » à « tiens, rien que d’y penser »
En quoi cet incipit est-il représentatif du nouveau roman ?
Introduction : Nathalie Sarraute est une femme de Lettres du XX, appartenant au genre littéraire du nouveau roman qui consiste à casser les conventions et les codes du roman traditionnel. Dans cet Extrait d’Enfance écrit en 1983, nous pouvons observer un dialogue entre deux personnes, au sujet des souvenirs. Cet extrait nous invite à nous questionner sur le nouveau Roman : En quoi cet incipit est-il représentatif du nouveau roman? Pour ce faire nous étudierons la forme atypique de cet incipit et le dédoublement des personnages.
I) La forme atypique de cet incipit
Tout d’abord, cet incipit commence in medias res, le lecteur ne connaît pas le contexte de l’histoire.Le lecteur est dérouté par le manque de précision, Perte totale des codes du roman traditionnel absence de lieu et de situation d’énonciation. Dialogue entre deux personnages “tirets” inconnus du lecteur et non définis “je” et “tu” indéterminés, le lecteur ne peut pas différencier le je du tu. Le texte est en forme théâtrale, texte oralisé, points de suspensions, hésitations, reprises des phrases blanc typographique : le lecteur est comme spectateur de la scène. Le lecteur peut déduire que le personnage veut “évoquer ses souvenirs d’enfance” mais il ne connaît pas la raison qui a poussé le personnage à le faire, comme si le personnage était considéré comme déjà connu du lecteur. La citation “ça ne ressemble à rien” peut évoquer la structure du texte qui est extrêmement complexe et atypique. L’incipit est fragmenté tout comme le dialogue des deux personnages. L’incipit déconstruit totalement le roman et ses conventions et il est difficile pour le lecteur de comprendre la scène.
II) Le dédoublement des personnages
Le personnage veut évoquer ses souvenirs d’enfance, mais semble hésiter et avoir un blocage “points de suspension” et il est confronté au deuxième personnage, qui semble vouloir l’empêcher d’en parler “ alors tu vas vraiment faire ça?” Répétitions et reprises des phrases, renforcent l’indécision du personnage, difficulté pour s’exprimer. En effet les souvenirs du personnage semblent douloureux et compliqués “tout fluctue tout s’échappe personne n’en parle”. Le personnage semble également en perte d’énergie face à la potentielle évocation de ses souvenirs et paraît faible “tes forces déclinent” “ prendre ta retraite”, comme si l’évocation de ses souvenirs allaient l’affaiblir. Le lecteur peut alors déduire que les deux personnages n’en sont en fait qu’un seul. Le personnage se remet en question avec un dialogue interne semblable à une lutte intérieure, typique du nouveau roman, en évoquant ses doutes et ses peurs et laissant au lecteur une sensation d’angoisse.
Ainsi nous avons pu étudier l’incipit d’Enfance, typique du nouveau roman avec l’originalité de l’incipit, et la remise en question du roman traditionnel mais aussi le dédoublement du personnage et ses questionnements intérieurs caractéristiques du nouveau roman, qui, peut avoir autant de significations que de lecteurs, c’est au lecteur de se faire sa propre opinion du livre.
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