Jean Echenoz, L’équipée malaise, la tempête
Le narrateur dénigre son personnage en lui faisant passer une série d'épreuves humiliantes, ce qui est inhabituel dans un roman d’aventure. La tonalité de cet extrait est comique puisque le personnage de Paul se fait humilier à la manière d’une bande-dessinée comique.
Le contexte et le titre du roman renvoient au récit d’aventures car l’histoire prend place en mer, pendant une tempête, où il y a beaucoup de péripéties. De plus, le titre du roman est à double-sens : “L'Équipée Malaise” renvoyant à une aventure en Malaisie, ainsi qu’au mal de mer.
Dans ce texte, les objets jouent le rôle d’opposants, d’ennemis car ils “attaquent” le pauvre Paul sans défense. Par exemple, le matelas et la tablette écrasent le personnage au sol ce qui le rend pathétique.
L’auteur a choisi d'intégrer le champ lexical du vomissement (“régurgitation”, “spasme”, “convulsion”, “profond liquide épais, obscurément visqueux”) pour exprimer son opinion envers le trafic d’armes. Paul étant un trafiquant d’armes, le mal de mer lui fait l'effet d’un lavage de cerveau et d’estomac rédempteur.
Dans le deuxième paragraphe, l'énumération “débris..objets…” donne l’impression que le personnage de Paul est entouré par ses ennemis et ne peut que constater les dégâts après la bataille.
Le personnage est ridiculisé par la comparaison du matelas avec le requin mort car il est mis à mal par un objet inoffensif qui lui fait l'effet d’un dangereux assaillant. De plus, le requin renvoie à l'idée du naufrage en haute mer, et à un naufrage psychologique pour le personnage de Paul.
Les personnifications du dernier paragraphes, telles que “les hypocrites vaguelettes”, décrivent la mer qui se joue du personnage totalement impuissant. Ainsi, l’auteur abaisse le trafiquant d’armes pour montrer les faiblesses de ces soi-disant tout-puissants criminels, donnant l’espoir de victoire à l'échelle planétaire. Comme si la mer protestait contre ce trafic.
L’approche de l’auteur est moderne parce qu’il maltraite son héros pour en faire son anti-héros.
Écrire commentaire