Commentaire composé sur le poème « L’expiation » de Victor Hugo dans Les Châtiments.

Commentaire composé sur le poème « L’expiation » de Victor Hugo dans Les Châtiments.

Dans ce poème Victor Hugo transforme la défaite de Waterloo en célébration de l’empereur Napoléon Ier au travers d’un récit au romantisme épique. Ainsi on remarque le champ lexical de la passion (“flamme”, “espoir”, “âme”) mêlé à celui de la nature (“horizon”, “mer”, “bois”). Dans ce poème argumentatif, Victor Hugo étaye son argumentation avec de nombreuses allitérations. L'allitération en [t] mime le bruit des épées qui s'entrechoquent sur le champ de bataille : “Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.” L'allitération en [r] évoque la difficulté et la souffrance des soldats blessés durant le combat : “Tranquille, souriant à la mitraille anglaise, La garde  impériale entra dans la fournaise.”. Quant à l'allitération en [d], les sonorités dentales représentent les coups et blessures endurés par les combattants: “Saluèrent leur dieu, debout dans la tempête”.

 

D’autre part, Victor Hugo travaille sur la dimension historique et s’attache à restituer la vérité de la bataille en citant les noms des généraux de Napoléon Ier : “Rivoli”, ”Grouchy”. Pour parfaire cette impression de réalité, l’auteur énumère les différentes classes de soldats de l'armée napoléonienne, ce qui donne un effet de grand nombre. La dimension épique de la bataille et le courage des soldats sont mis en valeur par des phrases courtes qui accélèrent le rythme, telles que “Pas un ne recula.” ou “Dormez morts héroïques!”. Le chiasme “espoir suprême et suprême pensée” représente la garde salvatrice et la persévérance des soldats.

 

Victor Hugo donne une dimension mystique à son poème romantique, soutenue par une argumentation axée sur la lutte du bien contre le mal, de la lumière contre les ténèbres, symbolisée par la lutte de l'armée napoléonienne contre l’Angleterre. Tout le poème est parcouru par le champ lexical de l’enfer associé à l’allitération en [r] : “gouffre flamboyant”, “blessures difformes”, “rouge”, “cris des mourants”, “carnage affreux”, “moment fatal”, “fournaise”, “soufre”, “horrible gouffre, fumée”;  ainsi que le champ lexical de la mort: “spectre”. La personnification de “La Déroute” symbolise la défaite douloureuse de l'armée, toujours soutenue par l’allitération en [r] : “Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut!” Enfin, la prosopopée “-Allons! faites donner la garde, cria-t-il.-” qui donne la parole à Napoléon Ier au discours direct ajoute à l’effet de réel d’immersion dans la bataille.

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