Commentaire composé sur la fable de La Fontaine Les deux pigeons
I) Un monde sans pitié
La figure du destin est sensible à travers les 2 énonciations.
L’ami cherche à lire les augures au voyageur avant son départ.
On est dans la structure épique de l’Odyssée, mais sans la présence des dieux.
Le pigeon est seul, d’où la suite des péripéties qui renvoient à autre chose :
• le nuage c’est ce qui va à l’encontre du désir,
• le lacet dans le pré c’est un monde de traîtrise,
• le vautour et l’aigle montrent la puissance de la convoitise,
• les enfants à la fronde montrent la perversité et l’innocence impossible.
Le pigeon est donc le porte-parole de la condition humaine.
Les présentatifs donnent l’impression que tous ces événements sont liés destin.
Les ruptures syntaxiques et prosodiques accentuent la fragilité du pigeon.
On ne sait pas ce qu’il pense, il est ballotté. Peu à peu, il change d’état d’esprit.
On est bien au-delà de l’histoire d’amour.
II) Une condition humaine sans illusion mais la foi demeure
Le vide existentiel peut être comblé par de vraies valeurs (amitié…) ou des divertissements qui sont un masque, comme le voyage du pigeon.
Le pigeon qui reste au logis a tellement d’amour pour son compagnon que l’autre s’ennuie, il sature son désir. Chacun impose à l’autre une cruauté en ne répondant pas à son attente.
L’homme c’est à la fois celui qui veut partir et celui qui veut rester.
L’amour peut aider à supporter notre condition à condition d’accepter qu’il n’y ait pas d’amour heureux.
Pour avoir eu le courage de partir, les retrouvailles sont chargées de plaisir l’homme doit savoir surmonter les manques.
La Fontaine n’a pas là un discours épicurien car il ne prône pas le détachement.
L’amour devient une valeur qui permet d’accéder au calme.
L’art est le 2ème antidote car c’est la mémoire du désir. L’écriture est un moyen de revivre le souvenir.
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