Commentaire composé sur la fable de La Fontaine La mort et le mourant
Introduction
La fable "La Mort et le Mourant" de Jean de La Fontaine, tirée de son célèbre recueil, offre une réflexion profonde sur la condition humaine face à la mort. À travers la rencontre entre un mourant et la Mort personnifiée, La Fontaine explore les thèmes de l'avarice, de la peur de la mort et de la sagesse face à l'inéluctable. Cette fable se divise en trois parties : un prologue qui pose le cadre, la fable proprement dite, et un épilogue qui en tire les leçons.
I. Le prologue : La mort et la vie
Le prologue de la fable fonctionne comme une voix off, adoptant une perspective universelle. La Fontaine y utilise l'allégorie pour représenter la Mort et le sage, créant une atmosphère de danse macabre. L'emploi du pronom indéfini « on » crée un lien de proximité avec le lecteur, tandis que le « vous » semble contredire cette universalité en s'inscrivant dans une concession. Ce prologue sert de pont entre la culture du lecteur et l'histoire qui va être narrée, posant le problème du temps et de la mortalité à travers des accumulations, répétitions et adjectifs indéfinis. Le vers sans rime « Et puisqu’il faut que je le die » annonce la fable qui va suivre.
II. La fable : La dureté de la condition humaine
La Fontaine donne vie à la Mort à travers une prosopopée, enrichissant son texte d'assonances et d'alternances métriques qui influencent la réception du lecteur. Le mourant, quant à lui, est préoccupé par des considérations matérielles, tant pour lui-même que pour autrui, révélant une certaine superficialité et un manque de préparation face à la mort. L'humour du narrateur, qui se moque des regrets du mourant pour des biens terrestres, invite le lecteur à adopter un regard critique. La Fontaine utilise des jeux de mots et des ruptures métriques pour souligner le déni et la lutte du vieillard face à sa fin imminente. La Mort, implacable, nie tout intérêt pour l'humanité, concluant la fable sur une note particulièrement sombre.
III. L’épilogue : Un fabuliste mieux qu’un philosophe
Dans l'épilogue, la Mort est présentée comme une force morale, jugeant la valeur d'une vie. La Fontaine s'inspire de Lucrèce, pour qui la mort est une absence de sensations et donc dénuée de crainte. Le fabuliste critique la faute morale du vieillard qui refuse d'accepter sa mort, en le comparant à des jeunes gens qui meurent au combat. La Fontaine exprime ici l'impuissance de la littérature à changer la nature humaine, reconnaissant son propre zèle comme étant parfois indiscret. Il distingue ainsi le rôle du moraliste, qui accuse, de celui du fabuliste, qui console.
Conclusion
"La Mort et le Mourant" est une fable riche en enseignements, où La Fontaine utilise la figure de la Mort pour explorer les attitudes humaines face à l'inévitable. À travers cette rencontre entre le mourant et la Mort, il critique l'avarice et le déni, tout en soulignant la sagesse d'accepter la fin de la vie. La Fontaine, en tant que fabuliste, se positionne non seulement comme un observateur de la nature humaine, mais aussi comme un guide moral, offrant réconfort et sagesse à travers ses récits.
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