Commentaire composé sur Bel-Ami de Maupassant Chapitre 2, Partie I, La rencontre avec Madeleine Forestier
1) la présentation des premiers sentiments du protagoniste
La pression du personnage augmente et le lecteur s’identifie alors à lui, nous sommes alors pris en haleine : “Haletant”. De plus, cela semble tomber comme un jugement : “tout à coup”. Ensuite, le personnage calculateur s’écroule face à l’imposante richesse de ses hôtes : “perdant son aplomb”, “se sentit perclus de crainte”. Duroy semble aussi affecté par cette différence de richesse : “n'osa pas toucher à ce sujet difficile”
2) La différence de richesse
Quelques lignes auparavant, Duroy est présenté comme vêtu d’un habit très peu soigné alors qu’il fait ses premiers pas dans la société mondaine. Il essaie d'inventer une raison pour expliquer les négligences de sa toilette : ces négligences tranchent avec le reste de l’appartement qui semble minutieusement calculé et décoré : “grande pièce bien éclairée et pleine d'arbustes” : les arbustes sont signe de richesse à l’époque se rapprochant des jardins sous serres très convoités. De plus, le cachemire est un tissu noble qui montre à nouveau la richesse du couple Forestier : “robe de cachemire bleu pâle”.
3) La figure d’une femme mystérieuse et dominatrice
Sa solitude montre ici son indépendance et la position debout confère une sensation de supériorité qui ne serait pas retransmise de la sorte si elle était assise : “était debout qui l'attendait, toute seule”. De plus, La serre peut faire appel à jardin d’Eden surtout que Duroy montre qu’il entre dans « l'existence attendue, rêvée ». On apprend aussi que Madame Forestier est déjà mariée : “la pensée que cette jolie blonde élégante devait être la femme de son ami acheva de l'effarer” mais son mari n’est pas présent. Le narrateur explique que cette femme est intelligente et observatrice : “et il se sentait examiné, inspecté des pieds à la tête, pesé, jugé”. On peut ensuite observer le début de la mise en confiance de Duroy, Madeleine semble accueillante et montre aussi qu’elle a réussi à sonder Duroy : “Je le sais, monsieur”.
Nous allons maintenant analyser le renversement de situation et la prise de confiance de Duroy dans ce nouvel environnement.
II) La prise de confiance de Duroy
1) Le rôle du fauteuil
La confiance de Duroy se fait reconnaître lorsqu'il s'assoit sur le fauteuil. En effet, Duroy, à partir du moment où il s’assoit, semble prendre possession de la maison et de ses meubles. De plus, on apprend que les chose délicieuses peuvent être lié à la femme qui est décrite de façon très méliorative ainsi que les meubles de ce logis : “il lui sembla qu'il entrait dans une vie nouvelle et charmante, qu'il prenait possession de quelque chose de délicieux”. Le caractère conquérant aperçu dans le premier chapitre revient très vite à Duroy qui semble tout à fait s’adapter donc à cet environnement et raviver son désir de possession ainsi que son arrivisme : “qu'il devenait quelqu’un”. De plus il ose enfin affirmer sa personnalité face à cette femme : “il regarda Mme Forestier”. En suite, la femme semble l’aider à se sentir plus sûr de lui : “Duroy se rassurait sous son regard”. On remarque que le terme de la possession est répété par deux fois dans cet extrait ce qui n’est pas négligeable : cela laisse clairement présager qu’il aura une grande influence sur ce foyer. Ensuite, une des dernières phrases de cet extrait laisse entendre qu’il reprend confiance en lui mais compte aussi posséder, en personnage calculateur et stratège, le lieu et aussi la femme qui se présentent à lui : “Il répondit, en reprenant peu à peu possession de lui”.
2) La position de la femme qui s’inverse
Duroy est incontestablement attiré par cette femme depuis le début de leur rencontre, qui représente un idéal pour lui « élégante », « jolie blonde » et « dame ».
Comme nous l’avons dit, elle semble dominer Duroy au début de la rencontre avec son indépendance forte, son regard sondeur et sa réplique qui cherche à le rassurer.
Dans ce deuxième mouvement de texte, on observe alors Duroy qui prend la parole de façon beaucoup plus sûre : il ne « balbutie » plus. Ensuite, il décrit ici avec assurance sa situation actuelle puis se dirige vers ses objectifs : “Depuis quelques mois seulement, madame. J'ai un emploi dans les chemins de fer”. Forestier est désigné par son nom et non pas comme « votre mari » par exemple : cela peut être interprété comme une première forme de conquête de cette femme idéalisée : « mais Forestier m'a laissé espérer que je pourrais, grâce à lui, pénétrer dans le journalisme ». Ensuite, Duroy fait une première forme de demande d’aide et de complicité envers Madame Forestier : « Grâce à lui ». Enfin, nous avons ici le troisième sujet principal de ce roman après les femmes et l’argent c’est donc son travail : “Pénétrer dans le journalisme”. Nous pourrions peut être continuer cette phrase avec quelque chose comme « comme je l’ai fait chez vous » : cette phrase a alors un aspect conquérant très marqué.
III) Nous pouvons étudier aussi le présage d’une relation future entre Madeleine et Duroy
1) Duroy est séduit par cette femme
Duroy est très rapidement séduit par cette femme : “robe de cachemire bleu pâle qui dessinait bien sa taille souple et sa poitrine grasse”, “La chair des bras et de la gorge”, “les cheveux relevés au sommet de la tête, frisant un peu sur la nuque, faisaient un léger nuage de duvet blond au-dessus du cou”. Il fait une description très précise de la femme : “Elle avait les yeux gris, le nez mince, les lèvres fortes, le menton un peu charnu, une figure irrégulière et séduisante”. Chaque mouvement paraît dire ou cacher quelque chose. Le discours de Duroy est un discours à double sens avec une forte connotation sexuelle qui montre qu’il se comporte comme un prédateur à l’affût : “pénétrer le journalisme” et “possession”. Duroy ressent alors un désir physique mais qui ne se transforme pas en sentiment amoureux car il ne cherche pas à la connaître mais passe, après sa description physique, directement à la richesse et à son mari qui lui offre une situation : tout est aspiré par sa libido potendi qui veut dire la soif de pouvoir.
2) Madeleine elle aussi séduite
Cependant, Madeleine est aussi séduite par Duroy. Elle aussi semble attirée par Duroy : “pleine de gentillesse et de malice”. De plus, elle aussi semble réfléchir à ses actions et ses paroles : “Après un court silence, elle lui demanda”. C’est elle qui engage la discussion ce qui montre son intérêt pour cet homme. Il l'observe longuement : “il regarda Mme Forestier dont les yeux ne l'avaient point quitté”.
Conclusion :
Nous pouvons donc conclure que Duroy, tout d’abord craintif face à ce nouvel environnement et cette richesse semble très vite s’emparer de tout ce qu’il entoure.
Il est attiré par Madeleine qui lui montre elle aussi un grand intérêt ce qui laisse présager une relation future.
Nous pouvons mettre ce passage en relation avec la mort de Forestier qui donne l’occasion à Duroy de posséder cette femme désirée.
C'est une éducation sentimentale.
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