Analyse de La femme du tueur d’Annie Saumont
La narratrice entretient le suspens autour de l’activité de son mari. Tout porte à croire que c’est un assassin. Le sentiment de peur est entretenu par l’écriture désarticulée, avec des erreurs volontaires de ponctuation qui perturbent le lecteur et créent une impression de rapidité : “Je proteste. Violemment, l'adverbe ne devrait pas être séparé du verbe qu’il modifie en degré. “Il se fâche il crie, Va te faire pendre ailleurs” : la virgule est mal placée. Il y a aussi un champ lexical de la peine de mort : “Va te faire pendre ailleurs”, “Vrai gibier de potence”. Les phrases très courtes accélèrent le rythme. Les marques du discours direct sont absentes mais le récit est marqué par l'oralité. C’est une nouvelle à chute car il ne s’agit pas d’un tueur à gages comme le laissait penser la tenue du registre, mais d’un éleveur de poulet, comme on le découvre à la toute dernière phrase : “Il ne veut pas m’apprendre à tuer les poulets”.
La crise conjugale prend alors une tournure comique. L'irréel du passé : “Nous serions unis à jamais dans toutes nos entreprises”, laisse imaginer que le mari a trahi la confiance de sa femme alors qu’il veut simplement ménager sa sensibilité en refusant de lui apprendre à tuer les poulets de peur qu’elle ne s’évanouisse, ce qui vexe la narratrice qui veut se montrer à la hauteur de son mari : “J’aimerais mieux voir le sang couler”.
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