Analyse de "Nouveau venu" de Du Bellay
I) Un poème élégiaque
Tout d’abord, nous voyons que ce poème est un sonnet élégiaque dans lequel Du Bellay fait de son séjour à Rome une expérience de déception universelle. Avec la répétition de l’adjectif “vieux” le poète montre que la grandeur de Rome appartient au passé : “Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme”. De plus “quelle ruine” fait un parallèle entre les ruines de la gloire passée et la ruine qu’est devenue Rome.
Les rimes embrassées dans les quatrains évoquent la peine que Du Bellay a pour ce que Rome est devenue. Au début du poème Du Bellay s’adresse à une autre personne qui est la représentation de ce qu’il était en visitant Rome pour la première fois un “nouveau venu”. Le reste du vers “Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n’aperçois,” montre le fait que les attentes que les jeunes gens ont en visitant Rome sont loin de la réalité et que Rome n’est plus ce qu’elle était avant. L'allitération en [r] et la répétition du mot Rome nous font ressentir la souffrance du poète qui souffre avec la ville qui est personnifiée : “Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement.” Même le fleuve qui symbolise les émotions semble vouloir s’échapper de cette ville corrompue : “Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit, Reste de Rome.” Cette fuite est matérialisée dans le poème par la longueur de la phrase qui continue d’un vers sur l’autre et même d’un tercet sur l’autre. Ensuite le poète se lamente du sur la décadence de cette ville qu’il aime tant et qui est laissée aux mains des courtisans : “Ô mondaine inconstance !”
II) Une réflexion sur l'orgueil et le changement
Au début du second quatrain le poète utilise le mot “orgueil” pour montrer à quel point L’orgueil a changé Rome qui est devenue un lieu de combats politiques entre ses courtisans. Du Bellay montre que l’ancienne Rome est le seul monument de la nouvelle et que la nouvelle Rome des courtisans n’a su vaincre que son passé glorieux : “Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement.”
D’autre part, le poète montre que l’histoire de Rome a été cyclique : “Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour dompter tout, se dompta quelquefois,” ce qui donne de l’espoir pour un avenir meilleur.
Le poète indique que le temps consumera les mauvais moments de Rome comme il l’a fait dans le passé : “Et devint proie au temps, qui tout consomme.”
Du Bellay montre que l’ancienne Rome est le seul monument de la nouvelle et que la nouvelle Rome des courtisans n’a su vaincre que son passé glorieux : “Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement.”
Le poète termine son sonnet par une formule conclusive qui ouvre une porte à l’espérance par le fait que les ruines sont détruites par le temps et que seul les idées perdurent à travers les générations : “Ce qui est ferme est par le temps détruit, Et ce qui fuit au temps fait résistance.”
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