Analyse de "Si je monte au palais" de Du Bellay

Analyse de "Si je monte au palais" de Du Bellay

I) Une promenade dans Rome

 

L’anaphore de “Si” avec un verbe de mouvement est utilisée afin de permettre au lecteur de se déplacer avec le poète tout au long de la lecture. Cela capte l’attention du lecteur qui se laisse promener dans différents quartiers de Rome. L'alexandrin est un vers long qui, ici,  est adapté à la promenade. On imagine une balade longue, lente et rythmée grâce aux vers. Le sonnet est une forme close sur elle-même. Cela donne l’impression que la balade fait une boucle. 

Le premier quatrain nous emmène au Vatican, où il observe des courtisans. Ensuite il nous accompagne à la banque où l’on découvrira de riches banquiers et des personnes très pauvres. Puis il nous conduit au quartier des prostituées. Et enfin nous arriverons dans la vieille ville où se trouve les antiquités.

 

II) Le regard d’un humaniste désabusé

 

À travers cette balade, Du Bellay nous montre les différents aspects de la ville. Il emploi des verbes de mouvement pour nous guider. Chaque verbe est en lien avec le lieu, “Si je monte” pour aller au Vatican nous montre le désir du poète à vouloir se rapprocher de Dieu, “ Si je descends en banque” fait référence aux coffres que les banquiers entreraient pour plus de sécurité, “Si je vais plus en avant” désigne que le poète sort de la ville et rencontre des prostituées et “Si je passe plus en outre” montre qui s’éloigne de la nouvelle ville, là où il n’y a que des ruines, là où l’époque glorieuse de Rome est enterrée. Le poète cherche à montrer que le reste de l’humanité est en ruine, sans spiritualité, sans scrupules et sans amour. 

L’allitération en [R] évoque le soupir et la déception du poète qui espérait voir la ville de Rome digne de son passé glorieux tandis que la ville est rongée par l'orgueil, la cupidité et la débauche puisque les cardinaux se comportent comme des courtisans, les banquiers sont sans pitié et les relations amoureuses ont disparu du paysage romain.

Dans ce sonnet élégiaque, Du Bellay nous fait part de sa déception envers la ville de Rome. Il nous montre que malgré le passé glorieux de la ville, celle-ci s’est dégradée au fil du temps aussi bien sur le plan des monuments historiques que sur le plan moral.

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