Comprendre l’oeuvre de Nietzsche
Frédéric Nietzsche naît en 1844 dans le Royaume de Saxe. Fils de pasteur, il étudie la philologie et est nommé à 24 ans professeur de philologie classique à Bâle. Mais sa véritable vocation est la philosophie et, en 1871, il écrit L’origine de la tragédie, ouvrage mal accueilli par les philologues. C’est l’époque de sa grande amitié avec Wagner à qui il dédie ce livre. En 1876, malade, il prend congé de l’Université et voyage en Suisse, en Italie, dans le midi de la France. Il publie, en 1878 Humain, trop humain, et en 1880 Le Voyageur et son ombre. Puis vient la rupture avec Wagner. Nietzsche estime désormais que ses travaux sont fondamentalement opposés à l’œuvre du musicien. De 1880 à 1889, il publie ses principaux ouvrages : Aurore (1880-1881), Le Gai Savoir (1881-1882), Ainsi parlait Zarathoustra (1882-1885), Par-delà le Bien et le Mal (1886), La Généalogie de la Morale (1887). L’année 1888, c’est la crise. Nietzsche est interné, diagnostic officiel : paralysie progressive, en réalité il s’agissait probablement de démence. Sa mère le prend chez elle et, aidée par la sœur du philosophe, Elisabeth, le soigne avec dévouement. Il meurt à Weimar en 1900.
Il faut enfin mentionner la suprême trahison : la sœur de Nietzsche, mariée à un antisémite, a trahi la pensée du philosophe, mise au service de l’extrême droite et du national-socialisme. Elle a déformé le sens des œuvres posthumes de Nietzsche, en particulier de l’ouvrage auquel il travailla à partir de 1884 et surtout de 1886, qui demeura inachevé et fut publié sous le titre : La Volonté de puissance.
Nietzsche a traqué, sous toutes ses formes, l’illusion des arrière-mondes : ce qui compte, c’est notre monde, en tant qu’il est joie, création et plénitude vitale, volonté de puissance. Il construit sa démarche sur les concepts suivants :
La volonté de puissance, envisagée comme énergie conquérante et dominatrice, comme volonté d’un surplus de force active et dynamique, comme faculté créatrice et plénitude de l’âme, elle consiste, sous sa forme la plus haute, à créer et à donner.
Le surhomme : l’homme libre d’esprit et de cœur, le créateur, le point le plus haut de la transcendance humaine.
L’esclave : il est le faible, celui qui est incapable de créer authentiquement et vit dans le ressentiment.
Le ressentiment : conçu comme sentiment de rancune et d’amertume, ressenti par les faibles devant les créateurs et les maîtres, et qui sera à l’origine des valeurs morales.
Écrire commentaire