La pensée philosophique selon Aristote
La pensée philosophique se caractérise par une rupture avec les croyances collectives qui expliquaient les phénomènes naturels par des causes surnaturelles, par exemple que les astres constituaient la maison des dieux. Ce qui caractérise la pensée philosophique c’est de s’étonner, de questionner le réel. Pour le philosophe rien ne va de soi. « Apercevoir une difficulté et s’étonner c’est reconnaître sa propre ignorance » dit Aristote. Le philosophe, par le doute philosophique, connaît les limites de toute connaissance. Il sait que le sentiment de certitude n’est pas un critère de vérité. Seul l’homme qui a beaucoup de connaissances peut arriver à mesurer ce qu’il ne connaît pas. L’ignorant est celui qui croit savoir, le philosophe est celui qui sait qu’il croit. C’est pourquoi il aime les mythes qui sont une réponse que se sont donnée les hommes pour expliquer les phénomènes auxquels ils ne pouvaient pas répondre comme la destinée de l’homme et du cosmos en général. Le mythe est un récit imaginaire qui est le fruit du désir des hommes, du besoin humain de comprendre l’homme et l’univers. Le philosophe aime les mythes car ils sont composés de merveilleux, ils font rêver et ils sont une première tentative d’explication de l’homme et de la nature. Cependant si le philosophe utilise le mythe dans un but pédagogique, le mythe ne remplace pas l’enquête rationnelle, il est l’objet d’une croyance, la connaissance philosophique sollicite la raison humaine.
Aristote fait une distinction entre la philosophie qui est une science désintéressée et les arts qui ont comme but de satisfaire des besoins pratiques et utilitaires. La philosophie s’intéresse à tous les aspects de la réalité, elle a une vision totalisatrice de la réalité : elle fait le lien entre une conception de la nature (le cosmos) et la réflexion sur la nature de l’homme. De la même manière elle fait le lien entre l’interrogation sur la nature humaine et une conception politique. Le philosophe se préoccupe de tout ce qui concerne le sujet humain. Alors que les sciences ont un objet particulier, la philosophie est libre en ce sens qu’elle est indépendante des besoins pratiques utilitaires.
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