La science peut-elle nous apprendre nos devoirs ?
Jusqu’au XVIIIème siècle les sciences et les techniques étaient séparées. Dans l’antiquité la science c’était la théoria. Selon Aristote c’est la contemplation du vrai qui satisfait le pur intellect. Pour Platon et Epicure, la connaissance de la nature a pour but d’accéder à la justice et à la vérité. La philosophie dans l’antiquité est une connaissance désintéressée : l’ordre du savoir et du faire ne se rencontrent pas. C’est avec Descartes que se dessine le rôle de la science moderne : « Devenir comme maître et possesseur de la nature » dans le but de la libération de l’homme. Aujourd’hui la science est devenue un fait de civilisation : les sciences ont des objectifs techniques qui ont des enjeux politiques et économiques, ce qui pose le problème des rapports de la science et de la morale. Même si la morale n’est pas la finalité de la science, il y a néanmoins une morale de la science et les connaissances scientifiques contribuent dans une certaine mesure à la prise de conscience morale. La science étudie la réalité telle qu’elle est, en aucun cas elle ne prescrit ce qu’elle doit être. Par contre il est de l’objet de la philosophie de réfléchir sur les conditions de possibilité de la conscience morale et de montrer que l’avènement de la conscience morale suppose la liberté et la responsabilité, et un sujet qui s’impose à lui-même ses propres fins. Le sujet obéit à une loi qu’il s’impose et c’est cela l’autonomie, c’est la dimension essentielle de la liberté individuelle. La philosophie et la science ne sont pas en compétition mais se complètent. Augustin Cournot dit « Sans la science la philosophie tombe dans l’irréel et sans la philosophie la science perd sa substance spirituelle ». Pour changer la réalité humaine il faut d’abord la connaître.
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