Qu'est-ce qu'un mythe ?
Un mythe ne possède pas de date de naissance précise, ni même d’auteur identifiable. Selon les mythologues et les historiens des civilisations, l’origine des mythes remonte à la préhistoire, à une période antérieure à l’apparition de l’écriture. Avant d’être consigné par écrit, le mythe a été une parole, c’est-à-dire un récit oral, transmis de génération en génération au sein d’une communauté. Un tel mode de transmission favorise l’invention collective, chacun pouvant l’enrichir de ses idées et commentaires. De là vient qu’on ne peut attribuer la création d’un mythe à un individu précis. Cette tradition orale étant, en outre, impossible à reconstituer, on ne connaît un mythe que par ses versions littéraires, nécessairement plus élaborées et plus tardives. La source des mythes conserve donc sa part de mystère. Un mythe relate toujours un événement qui s’est passé dans les « premiers âges » du monde. Il ne s’agit pas toutefois de n’importe quel passé, ni de n’importe quel élément. Le récit mythique témoigne de la présence du sacré, du surnaturel ou de l’énigmatique. Par exemple l’amour est une réalité humaine, mais qui est sentie comme mystérieuse. Le mythe ne doit pas être considéré comme un récit romanesque, mais comme véridique, et présentant un intérêt particulier qui méritait d’être transmis. Etudier un mythe, c’est accepter d’emblée l’idée que rien n’est faux, ni contradictoire, ni anormal. Le mythe ignore la logique et la rationalité scientifique. Le mythe, enfin, est mythe parce que par-delà des siècles, il touche au plus profond de la sensibilité et de la conscience. L’histoire relatée personnalise en un événement singulier une émotion, une interrogation, une inquiétude ou un comportement commun à tous. Tout mythe possède une forte charge affective. Dès qu’il la perd, son pouvoir de fascination cesse. Le mythe n’existe que par l’emprise qu’il exerce sur ses lecteurs et sur ses auditeurs.
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