Analyse de Élévation de Baudelaire

Analyse de Élévation de Baudelaire

Commentaire composé

Comment la quête de l’idéal poétique permet-elle de se libérer du spleen ?

 

I) Le poète en proie au spleen 

a) Le dialogue entre le poète et son esprit 

Baudelaire utilise le possessif avec « mon esprit » pour montrer qui, est centré sur lui même, une mise en exergue .

Il tutoie son esprit, et le personnifie avec les verbes d’action.

« Celui dont les pensées » : ces élévations sont réservées à une élite, c’est pour cela que Baudelaire ne peut pas s’intégrer car peu d’hommes peuvent se connecter avec son intelligence supérieure. 

« Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse » : Baudelaire s’adresse à une élite et déplore la difficulté de l’ascension spirituelle. 

L’injonction “heureux qui peut” fait penser à Du Bellay avec “heureux qui comme Ulysse” ou alors aux béatitudes, malgré l’échec, l’espoir demeure. 

 

b) La vie terrestre est présentée comme un fardeau 

« qui chargent de leur poids » = pléonasme qui montre la difficulté du poète à s’intégrer.

L’allitération en [m] avec « miasmes morbides » montre le mal être 

« Ennuis » : désespoir qui mène au suicide et « vastes chagrins » : immensité du spleen comme si on ne pouvait jamais en sortir 

On ressent une chape de plomb qui se ferme sur le poète comme l’Albatros qui est cloué au sol avec ses ailes trop grandes pour marcher. 

 

II) L’idéal comme porte d’accès au Salut

a) Un désir d’élévation 

Les deux premiers quatrains sont liés par l’enjambement : c’est une seule et même phrase

On a un aspect de souffle qui nous élève avec l’accumulation de  virgules qui évite de casser le rythme. 

On note un nombre important de compléments circonstanciels de lieu « vallées, montagnes, bois ». On observe un déplacement du poète, cela permet de se repérer dans l’espace et participe au mouvement ascensionnel. Ils sont tous précédés par une anaphore qui renforce ce mouvement : « au dessus», « par delà ».

Ces qualificatifs montrent aussi une supériorité toujours dans le désir de s’élever. 

Il y a de même une gradation géographique : on passe des « vallées » au « soleil» puis aux « sphères étoilées » donc on observe l’élévation du poète. 

 

b) L’éloge du monde céleste où le poète peut enfin être lui-même 

Le champ lexical du plaisir présente le monde céleste comme un univers apaisant.

On observe une graduation avec notamment la quantité de consonnes liquides “vallées”, “soleil”, “étoilées”, “agilité”, “l’onde”, “mâle”, “volupté”

La diérèse « supérieur » donne de la musicalité au poème. 

“divine liqueur” rejoint la dimension mystique avec l’élévation qui est lui-même un  terme religieux. 

Le pluriel « les cieux » évoque l’abondance qu’offre le monde céleste.  

“– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !” : révèle la dimension messianique puisque le poète comprend les choses divines et les transmet au peuple qui ne peut pas les percevoir. 

 

Conclusion : 

Ce poème mystique donne un plan pour parvenir à s’élever jusqu’au bonheur. Baudelaire se positionne ici en poète messianique. Malgré le spleen qui le tire vers le bas, le poète lutte pour rejoindre la dimension céleste dans laquelle il pourra vivre libre dans son esprit, à défaut d’être heureux sur terre parmi les hommes, comme il l’exprime aussi dans son poème L’albatros.


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