Pourquoi peut-on considérer ce texte comme un art poétique simple mais finalement subtil ?

I) Un mode d’emploi pour peindre un oiseau

Le titre de ce poème ressemble à un mode d’emploi, car les verbes sont à l’infinitif, “faire”, “peindre” et “attendre”. Nous pouvons remarquer l’utilisation de liens logiques, pour que les conseils soient faciles à suivre et qu’ils se suivent dans un certain ordre, “d’abord”, “ensuite” et “puis”. Le poète nous donne aussi des indications sur les lieux et la façon dont nous devrions peindre, donc en étant entouré de la nature, “bois”, “soleil” et “l’arbre”. L’anaphore de “quelque chose”, répété quatre fois, laisse de la liberté au lecteur pour imaginer sa propre peinture. 

II) Un art poétique

Nous pouvons remarquer qu’à la fin du poème, il y a un changement d'énonciation, et le poète emploie la deuxième personne du pluriel pour s’adresser au lecteur. Nous pouvons donc dire que le poète a recours à l’implicite pour mener une réflexion sur l’art poétique et la création artistique. Tout au long du poème, nous remarquons la difficulté de créer de l’art, qui peut être liée à une perte d’inspiration, “Parfois l’oiseau arrive vite Mais il peut aussi bien mettre de longues années”. Le poète nous dit que la patience est une vertu très importante car parfois, il est difficile de trouver de l’inspiration, mais qu’il ne faut pas se décourager, car la réussite de l’oeuvre d’art n’est pas en lien avec le temps qu’il nous faut pour trouver cette inspiration : “Attendre s’il le faut pendant des années”. Le poète parle aussi d’une cage avec des “barreaux” ce qui fait fortement penser à une prison, et pour n’importe quel artiste, la perte d’inspiration, la censure et le manque de liberté d’expression sont des choses qui empêchent la création d’une oeuvre d’art. La fin de ce poème, qui est comparable à une morale, car elle se détache du reste du poème en raison du changement d'énonciation, nous parle de la réussite d’une oeuvre d’art. Le poète nous dit que c’est seulement quand l’oiseau chante que nous pouvons “signer”, un mot utilisé quatre fois dans cette fin de poème. Le poète veut donc nous montrer que si nous nous précipitons trop pour créer une oeuvre d’art, nous ne rencontrerons pas l’inspiration qui mène au succès. Par conséquent, l’oiseau représente l’inspiration, qui est libre et spontanée, mais aussi fragile.