Analyse du poème "Soleils couchants" de Victor Hugo
Le poème "Soleils couchants" de Victor Hugo est une méditation sur la fuite du temps et son impact sur la nature et sur l'homme. Tout au long du poème, l'auteur utilise un champ lexical du temps, en particulier dans le premier quatrain, pour montrer que le temps est omniprésent. Le titre du poème lui-même fait référence à la journée qui se termine, soulignant ainsi l'idée de la fuite du temps. L'auteur énumère les différents moments de la journée avec les articulations chronologiques "Et" et "Puis", qui sont répétées dans un même quatrain pour mettre en valeur la rapidité du temps.
L'utilisation du futur dans des verbes de mouvement comme "viendra" et "passeront" met également l'accent sur la fuite du temps. Cette fuite est soulignée par des images et des personnifications, comme "le pas du temps qui s'enfuit", qui accentue le pouvoir du temps. L'évocation de la rivière, "fleuve d'argent", renforce l'idée de la fuite du temps.
La forme du poème, avec son rythme binaire mais avec un hémistiche en 2, accélère le rythme et renforce la rapidité de la fuite du temps. L'énumération avec des parallélismes et des enjambements (v.5, 6, 7, 8) renforce également cette impression de rapidité.
Le thème de la fuite du temps conduit à une série de sentiments variés comme la mélancolie, l'amertume et la nostalgie, d'autant plus que l'auteur met l'accent sur les conséquences positives de la fuite du temps sur la nature. La nature, bien qu'affectée par le temps, reste immuable et ne subit pas l'influence négative du temps, comme le montre l'utilisation de l'adjectif "ridée", suivi de "non vieillis". L'auteur utilise également des marques de permanence comme "toujours" et "sans cesse", ainsi que le présent d'habitude dans les verbes "roule" et "donne", pour mettre en valeur la nature.
La nature ne vieillit pas, mais se rajeunit, correspondant au temps cyclique des saisons avec un renouvellement. Les montagnes représentent la terre, les fleuves représentent l'eau, le soleil représente le feu et l'orage, les nuées et la vapeur représentent l'air. Tout est réuni, d'où la référence dans le dernier vers au monde. L'utilisation de pluriels met également en valeur la puissance de la nature. L'auteur utilise des parallélismes pour montrer l'influence de la nature sur le temps, soulignant ainsi son omniprésence.
Cependant, cette influence positive de la nature sur le temps contraste avec son impact négatif sur l'homme. L'utilisation de la première personne du singulier, "je" et "moi", évoque l'homme et représente toute l'humanité. La référence à la mort est présente avec les verbes "refroidit", "je passe", "je m'en irai", mettant en valeur le caractère éphémère de l'homme. L'auteur souligne l'effet opposé de la nature sur l'homme avec l'utilisation du pronom personnel "mais moi", montrant ainsi l'injustice entre la nature qui se renouvelle et rajeunit tandis que l'homme disparaît. L'auteur évoque l'homme dans un quatrain contrairement à la nature dans l'ensemble du poème, soulignant ainsi la faiblesse de l'homme et son aspect éphémère. La souffrance implicite est marquée par l'opposition entre le poète et la nature "radieuse" et "joyeuse", montrant ainsi l'état d'esprit de l'auteur et sa solitude.
En conclusion, le poème "Soleils couchants" de Victor Hugo est une méditation poétique sur la fuite du temps et son impact sur la nature et sur l'homme. L'auteur utilise un champ lexical du temps pour montrer l'omniprésence de cette idée tout au long du poème. La nature est mise en valeur avec son influence positive sur le temps, tandis que l'homme est confronté à l'effet négatif de la fuite du temps, qui conduit à la souffrance et à la mort. La forme du poème renforce l'idée de la fuite du temps, et les sentiments variés qu'elle provoque sont rendus par l'utilisation de différents mots et expressions.
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