Résumé de Main Street de Sinclair Lewis

Résumé de Main Street de Sinclair Lewis

Le roman Main Street de Sinclair Lewis raconte l’histoire de Carol Kennicott, une jeune femme issue de la ville, qui épouse un médecin de campagne et part vivre avec lui à Gopher Prairie, une petite ville du Minnesota. Le récit suit les tentatives de Carol pour transformer cette ville, qu’elle perçoit comme arriérée et provinciale, en un endroit plus esthétique et cultivé. Cependant, derrière ce récit, Lewis utilise son héroïne comme un vecteur de critique acerbe sur la mentalité des petites villes américaines au début du XXe siècle. Le roman, construit en une série d’épisodes où Carol essaie de réformer la ville, est une satire de l’étroitesse d’esprit et du conformisme dominant dans ces communautés, un trait qui se révèle à travers les échecs répétés de Carol à atteindre ses objectifs.

 

Le parcours de Carol commence avec des rêves ambitieux. Jeune femme éduquée à Minneapolis, elle est animée par une passion de réformer et de transformer le monde. Après avoir lu sur ces petites villes rurales, elle se persuade que sa vocation est d’en prendre une et de la façonner selon ses idéaux. Cette occasion se présente lorsqu’elle épouse Will Kennicott, un médecin de Gopher Prairie. Pourtant, dès son arrivée, Carol est déçue. La ville lui semble laide, sans vie, et ses habitants lui paraissent suffocants de médiocrité et de contentement. Malgré cela, elle décide de persévérer et de mener à bien ses projets de réforme, espérant élever le niveau culturel et social de cette ville figée dans son conservatisme.

 

Mais très vite, Carol se heurte à la résistance de ses voisins. Bien qu'ils la traitent avec courtoisie en surface, ils la critiquent en secret, la jugeant prétentieuse et étrangère à leurs préoccupations. Ces critiques la désarment, mais elle continue à avancer avec une détermination vacillante. Elle participe à des clubs locaux, tels que les Jolly Seventeen, un cercle social réservé aux femmes mariées, et le Thanatopsis Club, censé incarner l’élite intellectuelle de la ville. Cependant, elle est consternée par la superficialité des discussions et par l’étroitesse d’esprit qui y règne. Les habitants de Gopher Prairie ne sont pas réceptifs à ses idées de transformation, et chaque tentative de réforme est rejetée, amplifiant ainsi le sentiment de décalage de Carol.

 

Face à ses échecs répétés, Carol se tourne vers les quelques personnes avec lesquelles elle ressent une certaine affinité. Parmi elles, Vida Sherwin, une enseignante, qui lui offre un pont vers les citoyens plus anciens de la ville, et Bea Sorenson, sa femme de ménage. Carol trouve également du réconfort auprès de Miles Bjornstam, un homme marginalisé dans la ville, et de Guy Pollock, un avocat désabusé. Ces relations reflètent la solitude grandissante de Carol et son incapacité à s’intégrer véritablement dans la société de Gopher Prairie. En outre, sa relation avec Erik Valborg, un jeune homme qu’elle essaie de façonner en l’homme idéal, témoigne de sa frustration avec son propre mariage et son désir d’évasion. Malgré la naissance de son enfant, qui apporte un moment de répit, Carol sombre peu à peu dans le malheur et la désillusion.

 

Le point culminant de sa désillusion survient lorsque Bea et son enfant meurent de la typhoïde, un événement tragique auquel la ville réagit avec une indifférence glaciale. Cet épisode marque un tournant pour Carol, qui réalise alors l’apathie morale des habitants de Gopher Prairie. Elle est également témoin des ravages des commérages lorsqu’une jeune femme est détruite par les rumeurs de la ville. Ne pouvant plus supporter cette atmosphère suffocante, Carol décide de quitter la ville et son mari pour s’installer à Washington avec son enfant pendant deux ans. C’est durant cette période qu’elle prend du recul et comprend que les maux qu’elle a identifiés à Gopher Prairie ne sont pas spécifiques à cette ville, mais reflètent des problèmes plus larges et omniprésents dans la société américaine.

Lorsque Carol revient à Gopher Prairie, elle est changée. Elle n’a plus les mêmes illusions qu’auparavant. Elle accepte la ville pour ce qu’elle est, reconnaissant que le changement ne peut se faire que par des petits pas. Bien qu’elle n’ait pas réussi à transformer Gopher Prairie, elle reste fière de son combat, ayant au moins maintenu ses convictions. Carol comprend désormais que, même si sa rébellion n’a pas porté les fruits qu’elle espérait, elle lui a permis de rester fidèle à elle-même et à ses idéaux, ce qui, pour elle, est déjà une victoire. Le roman se termine ainsi sur une note ambivalente, oscillant entre acceptation et espoir d’un changement à venir, aussi infime soit-il.

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