Résumé de "La Ferme des Animaux" de George Orwell
Dans "La ferme des animaux" de George Orwell, la ferme de Manor devient le théâtre d'une révolution inspirée par Old Major, un vieux sanglier qui rêve d'un monde où les animaux seraient libres de l'oppression humaine. Avant de mourir, Old Major partage sa vision d'une société où les animaux travailleraient pour leur propre bien et non pour celui des humains, une société où ils jouiraient des fruits de leur travail sans être exploités. Cette idée sème les graines de la révolte parmi les animaux de la ferme.
Snowball et Napoléon, deux cochons intelligents et rusés, s'emparent de cette idéologie et commencent à formuler l'Animalisme, un ensemble de principes destinés à guider les animaux vers la nouvelle société envisagée par Old Major. Ils travaillent avec diligence pour préparer les autres animaux à la révolte, qui, à leur surprise, se déclenche prématurément.
La rébellion est déclenchée par la négligence de M. Jones, le propriétaire de la ferme, qui, un soir, trop ivre, oublie de nourrir ses animaux. Affamés et excédés, les animaux se soulèvent en un acte spontané de révolte. Ils chassent Jones et ses ouvriers de la ferme, prenant le contrôle total de leur environnement. Dans l'euphorie de leur victoire, les animaux détruisent les instruments de leur oppression et déclarent la ferme comme étant la leur, la rebaptisant "La Ferme des Animaux". Ils adoptent les Sept Commandements de l'Animalisme, peints sur le mur de la grange, pour assurer la pérennité de leur idéologie et prévenir toute forme de corruption ou de retour à l'ancien régime.
Quelques mois plus tard, M. Jones, tentant de reprendre ce qui était autrefois le sien, revient avec des renforts. Sous la direction de Snowball, les animaux organisent une défense héroïque et réussissent à repousser cette contre-attaque. Cette victoire renforce leur résolution et leur croyance en l'Animalisme, et Snowball commence à émerger comme un leader courageux et innovant. Cette bataille, connue sous le nom de la Bataille de la Grange, marque un tournant, consolidant le pouvoir des animaux sur la ferme et éloignant définitivement M. Jones et la menace qu'il représente.
Cet épisode crucial de la ferme transformée est un microcosme des révolutions historiques et explore les thèmes de la corruption du pouvoir, de la manipulation idéologique et des failles inhérentes au leadership et à la gouvernance.
Le conflit entre Snowball et Napoléon sur "La ferme des animaux" représente une scission idéologique qui déchire le cœur même de la communauté animale. Alors que Snowball est visionnaire et innovant, proposant la construction d'un moulin à vent pour automatiser leur travail et améliorer leur qualité de vie, Napoléon est plus conservateur et manipulateur, s'opposant initialement au projet pour des raisons qui semblent idéologiques.
Lors de l'assemblée pour décider de la construction du moulin à vent, le climat de la ferme change radicalement. Napoléon, ayant secrètement élevé neuf chiens féroces, les utilise pour chasser Snowball de la ferme, mettant fin au débat de manière abrupte et autoritaire. Cette action révèle sa nature stratégique et son désir de pouvoir absolu, car il assume le contrôle total de la ferme immédiatement après l'exil forcé de Snowball.
Peu après l'exil de Snowball, Napoléon retourne sur sa position concernant le moulin à vent, affirmant que son opposition était une tactique pour éliminer Snowball, qu'il dépeint maintenant comme un traître. Cette révélation montre à quel point Napoléon est prêt à manipuler la vérité et ses camarades pour renforcer son pouvoir et contrôler la ferme.
Sous la direction de Napoléon, le travail sur le moulin à vent commence, exigeant des animaux des heures de labeur intense, particulièrement pour Boxer, le cheval de trait, dont la force et la détermination deviennent symboliques de l'esprit de travail de la ferme. Malgré la pénurie de nourriture et les conditions de travail ardues, les animaux sont motivés par la fierté d'être indépendants et de travailler pour leur propre bénéfice, un idéal qui leur a été inculqué depuis la rébellion.
Napoléon, cependant, continue de dévier de plus en plus des principes originaux de l'Animalisme, annonçant des plans pour commencer à commercer avec les fermes avoisinantes, une notion qui avait été initialement rejetée par les animaux après la rébellion. Cette décision provoque du scepticisme parmi les animaux, mais leur allégeance à la direction de Napoléon, renforcée par la peur et la propagande, les conduit à accepter ces changements, illustrant comment Napoléon transforme lentement la ferme à son propre avantage, érodant l'égalitarisme et l'indépendance qui avaient marqué les premiers jours de la rébellion.
Dans la suite de "La ferme des animaux", la destruction du moulin à vent représente un coup dur pour les animaux, mais elle est aussi exploitée par Napoléon et les autres cochons pour renforcer leur contrôle sur la ferme. En accusant Snowball, absent depuis longtemps, de sabotage, ils créent un ennemi commode et invisible pour justifier leur propre échec et pour canaliser la frustration des autres animaux. Ce stratagème devient un outil récurrent : chaque fois que quelque chose va mal, la faute est imputée à Snowball, renforçant ainsi la position de Napoléon en tant que leader incontesté et protégeant les cochons de toute critique.
L'hiver qui suit est marqué par un travail acharné et des pénuries alimentaires continues. Les animaux sont de plus en plus fatigués et affamés, mais leur espoir d'une vie meilleure les pousse à continuer à travailler. La situation s'aggrave encore lorsque Napoléon décide d'augmenter les quotas d'œufs à vendre, ce qui pousse certaines poules à se rebeller. Cette rébellion est rapidement réprimée, et les meneurs, ainsi que d'autres animaux accusés de conspiration avec Snowball, sont exécutés publiquement. Ces exécutions brutales choquent les autres animaux, qui bien que terrifiés, acceptent la version des cochons selon laquelle les exécutés étaient des traîtres.
La méfiance et la peur s'installent profondément dans le cœur des animaux de la ferme, mais ils n'ont d'autre choix que de continuer à suivre les directives des cochons. Les négociations avec les fermiers voisins, Frederick et Pilkington, aboutissent à la vente d'un tas de bois à Frederick. Malgré les doutes des animaux sur la fiabilité de Frederick, Napoléon poursuit l'accord qui se termine par une trahison : Frederick paie avec de la fausse monnaie. Peu après, Frederick et ses hommes attaquent la ferme, détruisant à nouveau le moulin à vent lors de la bataille. Bien que les animaux réussissent à repousser l'attaque, la destruction répétée de leur dur labeur est un coup dévastateur pour leur moral.
Néanmoins, la détermination des animaux ne fléchit pas entièrement, et ils commencent une fois de plus la reconstruction du moulin à vent, mus par un mélange de résignation et d'espoir tenace. Cette répétition de la construction et de la destruction du moulin à vent symbolise le cycle de l'exploitation et de la résistance dans la ferme, reflétant les thèmes plus larges du roman sur la corruption du pouvoir, la manipulation idéologique et la lutte pour l'autonomie et la dignité.
La chute tragique de Boxer, le cheval dévoué dont la maxime "Je travaillerai plus dur" symbolisait l'esprit initial de la rébellion à la Ferme des Animaux, marque un tournant sombre et décisif dans l'histoire. L'exploitation des animaux atteint son paroxysme lorsqu'il s'effondre d'épuisement et que les cochons, sous le prétexte de le soigner, l'envoient à l'abattoir pour en tirer profit. Cet acte de trahison soulève une brève vague d'indignation parmi les animaux, mais leur révolte s'estompe rapidement lorsqu'ils acceptent la version manipulée des événements présentée par les cochons. Cette acceptation reflète la perte de volonté et la résignation qui se sont emparées des animaux face à l'oppression et à la manipulation croissantes des cochons.
Au fil des années, la Ferme des Animaux, rebaptisée Manor Farm, s'éloigne de plus en plus des idéaux originaux de la rébellion. Les cochons, menés par Napoléon, accumulent richesse et pouvoir, vivant dans un luxe croissant tandis que les conditions de vie des autres animaux restent précaires et leur labeur incessant. Cette dichotomie entre les dirigeants et les gouvernés illustre la corruption du pouvoir et la dégradation des principes de l'animalisme.
Le point culminant de cette transformation survient lorsque les cochons adoptent des comportements humains, portant des vêtements et marchant sur deux pattes. Ils entretiennent des relations commerciales avec les humains, les mêmes êtres contre lesquels ils s'étaient rebellés. La fusion visuelle des cochons avec les humains, observée par les autres animaux lors d'un dîner avec les fermiers voisins, symbolise la complète érosion des distinctions entre les oppresseurs et les opprimés.
Le changement de nom de la ferme en Manor Farm et le déni de l'existence même de la rébellion effacent les dernières traces de l'utopie que les animaux avaient une fois envisagée. Les animaux constatent amèrement que non seulement leur situation n'a pas changé, mais qu'elle peut être pire qu'avant, car ils ont perdu l'espoir et la promesse d'une vie meilleure. Cette ironie tragique, où les animaux sont incapables de distinguer les cochons des hommes, souligne la thèse centrale de Orwell sur la nature cyclique de la tyrannie et l'échec des révolutions qui remplacent simplement un système oppressif par un autre. La ferme des animaux se termine avec une méditation sombre sur le pouvoir, la trahison et la perte d'innocence, laissant une impression durable de la facilité avec laquelle les idéaux peuvent être corrompus.
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