Au revoir là haut livre résumé

Résumé du chef-d'œuvre de Pierre Lemaitre, "Au revoir là-haut"

Au revoir là-haut est un roman de Pierre Lemaitre, lauréat du prix Goncourt en 2013. Ce roman, ancré dans l'après-guerre de 1914-1918, est à la fois une fresque historique et une réflexion poignante sur la société française à la sortie de la Première Guerre mondiale. Le livre aborde des thèmes comme la violence des conflits, les traumatismes, l’injustice sociale et la cupidité, à travers l’histoire de deux anciens soldats qui cherchent à survivre dans une France bouleversée par la guerre.

 

Contexte historique : La fin de la Première Guerre mondiale

Le roman débute dans les derniers jours de la Première Guerre mondiale, en novembre 1918. Les soldats des tranchées attendent la fin imminente du conflit. Cependant, un officier ambitieux, le lieutenant Henri d’Aulnay-Pradelle, cherche à obtenir un coup d'éclat pour renforcer son propre prestige. Malgré l'approche de l’armistice, il ordonne une attaque inutile et dangereuse contre les troupes allemandes, avec pour objectif d’améliorer son avancement. Pour justifier cette attaque, il organise la mort de deux soldats sous son commandement, en les faisant passer pour des victimes des Allemands.

 

Les personnages principaux

  • Albert Maillard est l'un des soldats sous les ordres de Pradelle. C’est un homme timide, peu sûr de lui, qui n’a pas la bravoure d’un héros de guerre. Durant cette attaque, il est presque tué par Pradelle, qui le pousse dans un trou de bombe pour éviter qu’il ne découvre la vérité sur la mort des deux soldats. Albert est enterré vivant sous la terre des tranchées et n’est sauvé que grâce à l’intervention miraculeuse de son camarade Édouard Péricourt.

  • Édouard Péricourt, un autre soldat, est issu d'une famille bourgeoise. Il sauve Albert mais est gravement blessé au visage lors de cette dernière offensive. Il perd la moitié de son visage à cause d'un éclat d'obus. Édouard est un artiste tourmenté, un personnage rebelle et sensible, qui refuse de rentrer dans les rangs de la société bourgeoise à laquelle il appartient.

  • Henri d’Aulnay-Pradelle, le principal antagoniste, est un aristocrate ambitieux et sans scrupules. À la fin de la guerre, il poursuit ses objectifs de carrière en manipulant les événements et en exploitant les failles du système, même si cela implique de profiter du deuil et de la mémoire des soldats morts.

 

L'après-guerre et le retour à la vie civile

Après l'armistice, la guerre est finie, mais pour les survivants, le combat continue. Albert et Édouard, profondément marqués par la guerre, doivent affronter une société qui veut rapidement tourner la page. Les héros de guerre sont célébrés, mais ceux qui ont souffert et qui continuent de vivre dans la misère sont oubliés.

Albert, traumatisé et sans ressources, est maintenant redevable à Édouard qui lui a sauvé la vie. Édouard, défiguré, refuse de rentrer dans sa famille à cause de son apparence et de son malaise à l’idée d’être un « héros mutilé ». Il adopte une nouvelle identité, se faisant passer pour mort auprès de sa famille, et convainc Albert de l'aider à survivre ensemble en marge de la société.

Pendant ce temps, Pradelle, à qui la guerre a ouvert des opportunités de carrière, se lance dans une entreprise macabre : la réinhumation des soldats morts sur le champ de bataille. Il obtient un contrat pour exhumer les corps et les transporter vers des cimetières militaires. Cependant, dans sa soif de profit, il mène cette opération de manière frauduleuse, en remplissant les cercueils avec des restes humains mélangés ou des cadavres mal identifiés. Pradelle devient un homme d’affaires prospère en exploitant le souvenir des morts, une ironie amère dans le contexte du deuil national.

 

Le plan d'escroquerie de monuments aux morts

Face à une société indifférente, Édouard et Albert, plongés dans la pauvreté, décident de monter un plan audacieux pour s’en sortir. Édouard, toujours animé par son talent artistique et sa rage envers le système, imagine une escroquerie basée sur les monuments aux morts. Ils décident de proposer la construction de monuments commémoratifs pour honorer les soldats tombés pendant la guerre, mais sans jamais livrer les projets. Ils multiplient les contrats dans toute la France, encaissent les avances, puis disparaissent.

Ce plan reflète la manière dont l’après-guerre a été marqué par des opportunistes prêts à tout pour s’enrichir aux dépens des familles endeuillées et des morts.

 

Les relations familiales et la trahison

Pendant ce temps, Albert se retrouve de plus en plus proche d'Édouard et devient son complice, bien qu'il soit souvent déchiré par la culpabilité. En parallèle, Édouard est hanté par la relation avec son père, Marcel Péricourt, un riche bourgeois qui croit que son fils est mort au front. Le roman explore la complexité des relations familiales, notamment la culpabilité et la honte d'Édouard face à son père, mais aussi la profonde affection et loyauté entre Albert et Édouard.

Marcel Péricourt, inconsolable après la supposée mort de son fils, joue également un rôle dans le développement de l’intrigue. Sans le savoir, il finit par aider indirectement son fils, qui reste caché dans l’anonymat. Le thème du sacrifice, du deuil et de la quête de rédemption parcourt le roman.

 

La chute de Pradelle et la fin tragique

Henri d'Aulnay-Pradelle, devenu un homme puissant, est finalement pris à son propre jeu. Ses malversations sont découvertes lorsque ses pratiques inhumaines concernant les réinhumations sont révélées. Pradelle finit par être démasqué et sa chute est brutale, marquant une sorte de justice pour les victimes de ses manipulations.

En parallèle, la santé mentale et physique d'Édouard se détériore. Son visage défiguré et son refus de se réconcilier avec sa propre identité le poussent de plus en plus vers une fin tragique. Malgré leurs efforts, le plan d'escroquerie d'Albert et Édouard finit par s'effondrer. Édouard, profondément marqué par la guerre et sa propre mutilation, choisit de se suicider, mettant ainsi un terme à son combat contre une société qui l'a rejeté.

Albert, quant à lui, parvient à survivre mais reste profondément changé par les événements. Il retrouve une certaine dignité en honorant la mémoire d'Édouard et en prenant soin de son ancienne fiancée, Madeleine, qui s'avère être la sœur d'Édouard.

 

Conclusion :

Au revoir là-haut est un roman à la fois tragique et critique, qui dépeint les horreurs de la guerre et les cicatrices qu'elle laisse chez les survivants. Pierre Lemaitre y brosse un tableau sombre de la société française de l’après-guerre, marquée par l’opportunisme, la corruption et l’oubli des plus vulnérables. À travers les destins d'Albert, Édouard et Pradelle, l’auteur met en lumière les conséquences morales de la guerre, ainsi que la difficulté de reconstruire sa vie après une telle catastrophe.

Le roman est à la fois un hommage aux soldats oubliés et une critique des profiteurs de guerre. Il explore aussi les thèmes de la rédemption, du deuil et du sacrifice, tout en soulignant la résilience et la solidarité entre deux hommes brisés par la guerre.

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