Dans le poème "On dirait une silhouette mystérieuse" de la section "L'onde du chaos" du recueil "Mes Forêts" d'Hélène Dorion, l'arbre est métamorphosé en une figure poétique centrale, symbolisant à la fois la pérennité et la liberté créatrice. Cette analyse se concentre sur la manière dont l'arbre est transformé et utilisé comme un symbole dans le poème.

 

La première partie du poème présente l'arbre comme un point d'équilibre du monde. Ici, l'arbre est décrit comme une "silhouette mystérieuse", une présence à la fois énigmatique et familière. Cette dualité est renforcée par les images du glissement des rivières et de l'ascension vers le ciel, illustrant la capacité de l'arbre à relier le terrestre et le céleste, le matériel et le spirituel. L'arbre est ainsi perçu comme un ancrage, offrant stabilité et intimité dans un monde en perpétuel mouvement. Il devient un symbole de l'harmonie, unifiant les divers éléments de l'univers.

 

Dans la deuxième partie, l'arbre se transforme en "arbre musicien", une métaphore qui enrichit sa signification. Cette transformation symbolise la vitalité et la liberté d'interprétation des sensations. L'arbre, enchanté par la sève et la lumière intérieure, devient un agent actif dans la création poétique. Le passage de la poétisation à la politisation, à travers la métaphore du filet de clarté traversant le tronc, suggère une prise de conscience plus profonde, une invitation à regarder au-delà des apparences. L'arbre crée un dialogue intérieur, initiant la poétesse et le lecteur à une nouvelle appréhension du temps et de la réalité.

 

L'utilisation de l'arbre comme figure poétique par Hélène Dorion est significative. Elle invite le lecteur à un voyage introspectif, à une exploration de soi et du monde. L'arbre devient un miroir de l'âme humaine, reflétant ses émotions et ses sensations. En lisant le poème, le lecteur est encouragé à créer ses propres images et à ressentir la poésie de l'arbre, découvrant ainsi la force et la beauté cachées dans la nature et en soi.

 

En conclusion, dans ce poème, l'arbre est bien plus qu'un simple élément naturel ; il est une métaphore puissante de la pérennité, de la liberté poétique et de la capacité de l'art à transformer et à élever. Dorion utilise l'arbre pour tisser un lien entre le lecteur, la nature et la poésie, faisant de l'arbre un symbole vivant de la quête artistique et spirituelle.