Analyse de la fable de La Fontaine Le trésor et les deux hommes

Analyse de la fable de La Fontaine Le trésor et les deux hommes

I. Structure du récit

 

La structure narrative de la fable "Le trésor et les deux hommes" est complexe et riche en nuances. Le titre lui-même établit une dynamique d'opposition entre le singulier et le pluriel, suggérant un conflit ou une complicité potentielle. Cette ambivalence est renforcée par un dénouement qui semble laisser une grande place au hasard. Le corps de la fable, qui s'étend des vers 1 à 28, peut être envisagé comme un diptyque. L'exposition, dans les premiers vers, est essentielle pour situer l'action et planter le décor. Elle est suivie d'une première scène dynamique, caractérisée par une succession de distiques qui confèrent un rythme vif à la narration. Cette partie est riche en actions et en rebondissements. Une transition brève mais percutante mène à la seconde scène, marquée par une alternance de rimes et l'inclusion d'un discours direct. La moralité de la fable, s'étendant du vers 29 jusqu'à la fin, propose une réflexion profonde sur la condition de l'avare, évoluant du cas particulier vers une portée plus universelle.

 

II. Analyse des deux scènes

 

La structure de la fable est résolument théâtrale. La Fontaine y déploie une "ample comédie en 100 actes divers", où le temps et l'espace sont unifiés autour d'un personnage central. Le registre tragi-comique est habilement utilisé, créant une rupture de ton qui enrichit le récit. La présentation initiale, marquée par l'emploi du participe présent et des tournures négatives, instaure un point de vue omniscient. L'alternance entre octosyllabes et alexandrins, ainsi que l'emploi de rimes suivies, renforce le caractère tragique de la narration. Les personnages sont finement dessinés : l'« Homme » est un symbole, un pauvre devenu riche, tandis que l'« homme au trésor » est défini par son absence de trésor, soulignant l'ironie de sa situation. Les objets dans la fable prennent une importance capitale, presque dotés de volonté propre. Le Trésor, la masure et la corde sont plus que de simples éléments du décor ; ils sont chargés de symbolisme et contribuent activement à l'évolution de l'intrigue.

 

III. Moralité

 

La moralité de la fable est une réflexion universelle sur l'avarice, un vice qui se punit lui-même. La Fontaine utilise des allitérations et un choix de mots qui illustrent comment l'avarice emprisonne l'individu. Cependant, la fable ne se limite pas à une morale unique. La Fontaine invite à une réflexion libre sur le caractère imprévisible de la destinée, avec une représentation allégorique de la Fortune. Le rythme vif et allègre contraste avec le sérieux du thème. Enfin, la fable interroge le rôle de l'argent dans la société, le présentant comme un bien nécessaire mais aussi comme une source d'accumulation malsaine. La Fontaine explore différents rapports à l'argent, soulignant son importance dans la définition de l'identité et du statut social.

 

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