La situation du passage dans "Les Mouches" de Jean-Paul Sartre est cruciale pour comprendre l'évolution du personnage d'Oreste et ses réflexions sur la liberté, un thème central de l'œuvre. Au début de la scène 2 de l'Acte I, Oreste, accompagné de son pédagogue, s'interroge sur la nature de sa liberté et sur le savoir que possède Jupiter à son sujet. Cette scène expose le conflit intérieur d'Oreste entre la liberté absolue que lui a enseignée le pédagogue et les limites de cette liberté dans le monde réel.

Dans le passage étudié, Oreste exprime une sorte de désillusion face à la liberté absolue qui lui a été inculquée. Il réalise que cette liberté est en fait une forme d'exil et d'isolement, l'ayant détaché de tout lien avec le monde concret et les expériences humaines communes. Il se sent comme un être suspendu, sans racines ni attaches, et commence à remettre en question la valeur de cette liberté.

L'opposition entre la liberté et la détermination caractérise la plupart des hommes dans le texte. D'une part, il y a ceux qui sont "nés engagés", soumis dès la naissance à des forces qui déterminent leur vie, et d'autre part, il y a Oreste, libre mais en proie à l'insatisfaction et au doute. Cette opposition met en lumière la complexité de la notion de liberté chez Sartre, où être libre ne signifie pas nécessairement être heureux ou accompli.

La tirade d'Oreste soulève également la question des limites de sa liberté. Il prend conscience que sa liberté est une forme d'absence - une absence de liens, de poids et de souvenirs. Cette liberté est à la fois un don et un fardeau, lui permettant de s'élever au-dessus des contraintes ordinaires mais le privant également de l'ancrage et de l'appartenance.

En conclusion, ce passage illustre le dilemme d'Oreste face à sa propre identité et sa liberté. Il marque le début de son cheminement vers la compréhension et l'acceptation de sa liberté, qui le conduira finalement à dépasser son état initial d'isolement et à accomplir un acte significatif. La réflexion de Sartre sur la liberté et la détermination se manifeste clairement dans cette scène, préfigurant les développements ultérieurs du personnage d'Oreste dans la pièce.