Introduction

 

Dans "Les Confessions", Jean-Jacques Rousseau, célèbre philosophe et écrivain du XVIIIe siècle, relate un voyage entrepris vers Paris. Ce passage se distingue des autres écrits de Rousseau par sa tonalité positive, exprimant une joie de vivre inhabituelle. Le texte, structuré sans strophes mais pouvant être divisé en sections introduites par "C'est beau" et "D'avoir", révèle une introspection profonde. Bien que le narrateur semble être un homme ordinaire, il se révèle être Rousseau lui-même à la fin, ajoutant une dimension personnelle à son récit.

 

I. Le thème du voyage

 

1. Un voyage sans contrainte

 

Rousseau se décrit comme jeune, en bonne santé, financièrement à l'aise et plein d'espoir, mettant en avant la liberté et le plaisir de son voyage. Il voyage seul, ce qui lui permet de s'échapper des contraintes sociales et de vivre un moment hors du temps, dans une bulle de bonheur et de rêverie.

 

2. Voyager = rêver ?

 

Préférant la solitude, Rousseau se distancie des autres voyageurs, ce qui lui permet de s'immerger dans ses pensées et ses rêves, soulignés par l'expression "douce chimère". Le paysage devient secondaire, faisant du voyage une expérience introspective.

 

3. Le voyage intérieur

 

Le vocabulaire de Rousseau, riche en termes relatifs à l'imagination, révèle la vivacité de ses pensées. Les paysages, bien que secondaires, sont chargés d'affectivité, illustrant une prédisposition préromantique. Ainsi, ce voyage est moins un déplacement physique qu'une exploration de ses propres idées et rêves.

 

II. Les rêves de Rousseau

 

1. Le rêve militaire

 

Rousseau se fantasme en militaire, niant les obstacles tels que sa vue déficiente et imaginant une ascension rapide dans la hiérarchie militaire. Cette vision héroïque le place au centre de scènes de bataille, évoquant à la fois bravoure et commandement, et lui permettant de s'identifier au Maréchal Schomberg malgré son handicap visuel.

 

2. Le rêve pastoral

 

Le paysage pastoral évoque une autre facette de Rousseau, plus en accord avec sa nature émotionnelle. Les termes affectifs qu'il emploie contrastent avec le rêve militaire, révélant un attachement plus profond à la tranquillité et à la simplicité de la vie champêtre.

 

III. Le regard moqueur de Rousseau sur Jean-Jacques

 

1. Rousseau peu dupe des illusions de Jean-Jacques

 

Rousseau se montre ironique envers les ambitions juvéniles de Jean-Jacques, reconnaissant le caractère cliché et excessif de ses aspirations militaires. Cette auto-dérision est renforcée par l'évocation de son enfance, marquée par les récits héroïques lus par son père.

 

2. Rousseau se moque de la fugacité des rêves de Jean-Jacques

 

Il souligne la nature éphémère de ses rêves, les présentant comme une série d'illusions passagères. La comparaison à un héros picaresque et l'emploi ironique du terme "jamais" accentuent cette moquerie.

 

Conclusion

 

Dans "Le voyage vers Paris" tiré de "Les Confessions", Rousseau présente un voyage principalement intérieur, marqué par une succession de rêves et d'idéalisations. Il se moque de lui-même et de ses jeunes ambitions, tout en reconnaissant que ces rêves font partie intégrante de sa personnalité. Ce passage offre un aperçu de la complexité de Rousseau, à la fois rêveur et critique de ses propres rêveries, illustrant ainsi sa capacité à se remettre en question.