Analyse de « Homme, es-tu capable d’être juste ? » dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges

Analyse de « Homme, es-tu capable d’être juste ? » dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges

Un passage en 3 mouvements :

1er mouvement : 1er § l’attaque

2ème mouvement : 2ème § la comparaison avec la nature

3ème mouvement : 3ème § l’erreur masculine

 

1er mouvement : 1er § l’attaque

Olympe de Gouges commence par créer un faux dialogue avec des questions rhétoriques, une apostrophe, des pronoms personnels (tu). Elle s’adresse au genre masculin dans son ensemble et utilise le tutoiement pour favoriser la proximité : elle veut être égale aux hommes. Elle continue avec une périphrase : « C’est une femme » pour se définir, elle se présente avec un article indéfini. Elle n’utilise pas le pronom personnel « je » qui ne permettrait pas de définir son genre. Elle se place en porte-parole de toutes les femmes.

Elle ouvre ce passage en énonçant sa thèse. Selon elle, l’homme est injuste. Par un raisonnement déductif, elle montre que l’homme est réellement injuste car il a l’habitude de borner la femme, de l’entraver. Elle affirme sa supériorité avec la négation et l’emploi du futur.

Argument 1 : Son 1er argument est un argument ad hominem, de valeur, d’expérience. Elle le développe avec les quatre questions rhétoriques pour le remettre en cause, le confronter à cette absence de légitimité. Elle souligne cette illégitimité avec l’hyperbole « souverain », qui forme une antithèse avec « donné » et « opprimer ». Elle pose ensuite deux questions rhétoriques qui pourraient être des réponses dans le domaine physique et dans le domaine intellectuel. Ainsi, dans cet argument, elle montre que l’homme est un tyran dont la femme est la victime.

Argument 2 : Olympe de Gouges commence cet argument en multipliant les ordres avec trois verbes à l’impératif : un verbe de perception, un verbe de mouvement et un verbe de parole. Elle propose une démarche scientifique pour démontrer l’irrationalité de la domination masculine. Pour cela elle prend deux modèles, d’abord Dieu (en employant le nom « créateur »), puis la nature dont elle fait l’éloge avec des adjectifs mélioratifs. Elle adopte un raisonnement par analogie. Elle montre que l’homme est le seul créateur de l’oppression des femmes et le blâme pour cela.

C’est un premier mouvement polémique dans lequel elle prend la parole, montrant ainsi sa supériorité verbale pour dénoncer la supériorité politique et sociale des hommes, en créant une inversion.

2ème mouvement : 2ème § la comparaison avec la nature

Argument 3 : Le 2ème mouvement met en place le 3ème argument. C’est un argument de logique, d’expérience et de valeur. Olympe de Gouges énumère plusieurs règnes (animal, céleste, végétal) dans une accumulation. Les verbes employés mettent en place une démarche scientifique à l’égard de la nature. Elle fait l’éloge cette nature diverse, plurielle et vaste. Elle argumente avec un raisonnement par analogie. Elle fait de la nature un guide, un modèle. Elle montre que la nature a choisi l’égalité entre les genres, et donc l’homme devrait faire de même.

3ème mouvement : 3ème § l’erreur masculine

Argument 4 : Elle met fin au faux dialogue et cesse de s’adresser aux hommes. L’homme devient absent de son discours, secondaire tout en étant son sujet grammaticalement. Il est donc omniprésent, central, en raisonnance avec la place que l’homme occupe dans la société. Dans cet argument ad hominem (de logique, de valeur), Olympe de Gouges développe un blâme avec des adjectifs, le verbe « fagoter » et des figures de style : une métaphore, une hyperbole, une énumération, avec les quatre dénonciations des défauts moraux et intellectuels en antithèse avec la pensée des Lumières et une époque de révolte intellectuelle en quête de justice. Elle fait le blâme des hommes, en antithèse avec les femmes désignées par une périphrase avec un singulier collectif dont elle fait l’éloge.

Conclusion : Olympe de Gouges propose une argumentation directe pour introduire sa Déclaration et dénoncer la tyrannie des hommes. Et surtout pour amener sa thèse centrale : l’égalité entre les hommes et les femmes. Pour cela elle développe un réquisitoire contre les injustices des hommes envers les femmes.

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