Analyse de Nana de Zola. La mort de Nana

Analyse de Nana de Zola. La mort de Nana

De « Une lumière vive éclaira brusquement le visage de la morte. » à « ce ferment dont elle avait empoisonné un peuple, venait de lui remonter au visage et l’avait pourri. »

 

Le récit de la mort de Nana s’inscrit dans le mouvement naturaliste. En effet la description très précise du corps en décomposition se fait avec un regard presque médical : « un tas d'humeur et de sang ». C'est une scène d'horreur, qui a pour but d'épouvanter le lecteur : « une pelletée de chair corrompue, jetée là, sur un coussin ». La répétition du mot « cheveux » montre que le piège de la beauté qu'elle a tendu à tant d’hommes s’est finalement refermé sur elle : « Vénus se décomposait ». Nana est la fille de Gervaise qui a elle-même une mort abominable, puisqu'elle meurt seule comme un chien abandonné dans une niche. Cependant la mort de Nana est encore plus horrible car c'est une prostituée. Gervaise est devenue alcoolique à la suite de mauvais choix amoureux et à cause de l'influence négative de son milieu social. Alors que Nana fait volontairement le choix de cette vie de luxure et de vice. Il est donc normal qu'elle soit punie plus sévèrement : "C’était un charnier, un tas d’humeur et de sang, une pelletée de chair corrompue, jetée là, sur un coussin." Elle est coupable d'avoir contaminé ses clients : «ce ferment dont elle avait empoisonné un peuple ». Ses clients sont décrits comme des « charognes tolérées », qui finalement ne valent pas mieux que la prostituée. La pourriture morale se matérialise dans la chair, comme un châtiment divin puisque dans la Bible les maladies de peau sont la malédiction réservée au péché sexuel : "Les pustules avaient envahi la figure entière, un bouton touchant l’autre ; et, flétries, affaissées, d’un aspect grisâtre de boue, elles semblaient déjà une moisissure de la terre, sur cette bouillie informe, où l’on ne retrouvait plus les traits." On peut faire un rapprochement entre la mort de Nana et la mort de la marquise de Merteuil dans Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, qui meurt elle aussi de la petite vérole après une vie consacrée au libertinage.

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