Analyse du Malade imaginaire, acte III scène 10
I) Une parodie de consultation médicale
A l’acte III scène 10, Molière met en scène une parodie de consultation médicale afin d'apporter de l’amusement au spectateur en tournant les médecins en ridicule car Molière vouait une véritable haine aux médecins et pensait qu’ils faisaient mourir les malades plus vite. Afin de renforcer l’illusion d’une consultation médicale, Molière présente Toinette en costume de médecin : “Toinette en médecin”, lui fait procéder à un interrogatoire médical : “Vous avez appétit à ce que vous mangez”, utiliser un langage sophistiqué avec le latin : “Ignorantus, ignoranta, ignorantum” et un vocabulaire propre à celui d’un vrai médecin : “les poumons”. De plus, les diagnostics de Toinette ne sont absolument pas pertinents, absurdes même puisque Argan donne des arguments concernant son mal de ventre mais Toinette répond complètement à côté (“Et quelques fois, il me prends des douleur dans le ventre [...] le poumon”) ce qui renforce l'idée que les médecins n'écoutent pas le patient. Toinette conseille à Argan des aliments connus pour donner des maux de ventre afin de faire empirer son état pour se débarrasser de lui : “il faut manger du bon gros boeuf, du bon gros porc”. Le comique de répétition (“Le poumon”) montre l’entêtement des médecins sûrs de tout savoir. L’usage du latin par les médecins sert à masquer leur ignorance et à donner de l’importance : “Ignorantus, ignoranta, ignorantum”. Nous sommes bien dans une comédie de caractère sur le thème du “malade imaginaire”.
II) Une célébration des pouvoirs du théâtre
La théâtralité se voit par les costumes (“Toinette en médecin”), l’utilisation d’un langage pseudo scientifique avec le latin (“Ignorantus, ignoranta, ignorantum”), la prépondérance d’un champ lexical du corps (“poumon”, “ventre”, “tête”). Molière critique l’incompétence des médecins qui ne proposent aucune solution pour soulager le malade. A la quatrième représentation de cette, Molière qui était réellement malade, meurt sur scène en jouant le rôle d’Argan, le malade imaginaire, ce qui a donné évidemment une portée symbolique supplémentaire à son message concernant l’impuissance de la médecine de son temps.
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