Le Menteur de Corneille, analyse linéaire de l'acte I scène 3
Le changement de scène entre la réplique de Clarice à la fin de la scène 2 et la réponse de Dorante au début de la scène 3 sert à introduire un nouveau personnage, Cliton. Cela permet également de maintenir le rythme et de renouveler l'intérêt du spectateur en introduisant de nouveaux éléments de l'intrigue.
À la fin de la scène 2, Clarice a exprimé son étonnement et sa curiosité vis-à-vis des déclarations de Dorante. Elle questionne la véracité de ses propos et la rapidité avec laquelle il est tombé amoureux. Son objection montre une certaine méfiance et une volonté de mieux connaître Dorante avant de lui accorder sa confiance.
Dans sa réplique, Dorante ment en prétendant avoir quitté les guerres d'Allemagne il y a un an et en exagérant ses exploits militaires. Il ment aussi en déclarant que depuis un an il est amoureux d'elle et qu'il cherche une occasion de lui déclarer sa flamme alors qu'en réalité il vient tout juste de la rencontrer. Ces mensonges sont justifiés par son désir de se présenter sous un jour favorable et héroïque pour séduire Clarice. En embellissant son passé, Dorante cherche à impressionner et à gagner la confiance et l'admiration de son interlocutrice.
Cette déclaration peut séduire Clarice car elle présente Dorante comme un homme courageux, expérimenté et romantique. En évoquant ses prétendus exploits militaires et son dévouement pour la retrouver, il se montre sous un jour noble et dévoué, qualités susceptibles de plaire à Clarice. Son discours joue sur les codes de l'héroïsme et du romantisme, ce qui peut susciter l'admiration et l'intérêt.
Clarice réagit avec surprise et incrédulité aux déclarations de Dorante. Elle est intriguée par ses propos et cherche à en savoir plus sur ses aventures. Son étonnement montre qu'elle est à la fois sceptique et fascinée, ce qui laisse entrevoir une ouverture à la séduction tout en gardant une certaine prudence.
Dorante se décrit comme un soldat valeureux et romantique, ayant participé à de nombreuses batailles sans jamais remporter de victoire significative. Il se présente comme quelqu'un de courageux et déterminé, prêt à tout pour séduire et gagner le cœur de Clarice. Ce portrait flatteur est destiné à impressionner et à inspirer confiance.
Cliton réagit avec agacement et moquerie aux mensonges de Dorante. Il le tire par la basque, soulignant l'extravagance et l'exagération de ses propos. Cliton, en tant que valet fidèle et lucide, n'hésite pas à dénoncer les mensonges de son maître, ajoutant ainsi une dimension comique et critique à la scène.
Le rythme du dialogue évolue de manière dynamique et rapide, avec des échanges vifs et ponctués de répliques incisives, plus courtes que l'alexandrin. Les interventions de Cliton apportent une touche de légèreté et de dynamisme, contrastant avec les déclarations plus solennelles de Dorante. Cette alternance de tonalités contribue à maintenir l'intérêt du spectateur et à accentuer le caractère enjoué de la scène.
Oui, Dorante ajoute des éléments nouveaux à son portrait en insistant sur son désir constant de retrouver Clarice.
Le rythme du vers 176 "Je vous vis, et je fus retenu par l'amour" reproduit par son rythme rapide le coup de foudre de Dorante pour Clarice.
Clarice croit Dorante en partie parce qu'elle est séduite par son discours héroïque et romantique. Elle est attirée par l'image qu'il projette et veut croire en la sincérité de ses sentiments. De plus, l'insistance de Dorante et son éloquence parviennent à surmonter ses doutes initiaux. Son désir de romantisme et d'aventure la pousse à accepter les déclarations de Dorante malgré les objections de Cliton.
Le comique de cette scène réside principalement dans les mensonges extravagants de Dorante et les interventions sarcastiques de Cliton. Les exagérations de Dorante et les remarques moqueuses de Cliton créent un contraste humoristique. Cliton, en dénonçant les mensonges de son maître, ajoute une dimension satirique et critique, tandis que Dorante, en tentant désespérément de convaincre Clarice, expose son propre ridicule.
Écrire commentaire