Mémoires de deux jeunes mariées, analyse linéaire de la lettre 15

Mémoires de deux jeunes mariées, analyse linéaire de la lettre 15

Le comparatif de supériorité et les antithèses qui ouvrent le passage illustrent les deux conceptions de l'amour défendues par Louise et Renée. Louise exprime sa préférence pour une vie intense, marquée par la passion et l'émotion, plutôt que par la rationalité et la modération. Elle affirme qu'elle préfère "périr dans la violence des tourbillons de [son] cœur" plutôt que de vivre "dans la sécheresse de [sa] sage arithmétique." Cette comparaison et ces oppositions montrent une différence fondamentale entre une vie guidée par les émotions et une vie dominée par la raison.

 

Louise utilise des superlatifs comme "le plus grand imbécile" et "la plus horrible des hypocrisies" pour décrire ses sentiments et juger la manière de vivre de Renée. Ces superlatifs accentuent le dégoût de Louise pour une existence dépourvue de passion et soulignent son adhésion à une philosophie de vie où les émotions occupent une place centrale.

 

La métaphore du "hibou de la sagesse tapi dans ton tas de roses" suggère une sagesse cachée ou réprimée au sein d'une apparente beauté et délicatesse. Le hibou, symbole traditionnel de la sagesse, est ici en contraste avec les roses, représentant la beauté et l'amour. Cette métaphore critique l'idée que la sagesse véritable puisse être présente dans une vie qui manque de passion et d'authenticité.

Louise reproche à Renée d'avoir sacrifié sa jeunesse et sa passion pour se conformer aux attentes sociales, devenant ainsi "avare avant le temps." Elle critique Renée pour avoir immolé sa jeunesse et ses émotions, adoptant une vie de retenue et de faux-semblants.

 

Louise utilise l'antithèse "beaucoup d'amour et peu de philosophie" contre "beaucoup de philosophie et peu d'amour" pour exprimer son désaccord avec la vision de Renée. Elle préfère une vie riche en émotions et pauvre en rationalité, contrastant avec le choix de Renée pour une vie équilibrée mais dépourvue de passion.

Louise fait référence à Jean-Jacques Rousseau et à son ouvrage "La Nouvelle Héloïse" comme un argument d'autorité pour renforcer sa critique. En citant Rousseau, qui valorise les sentiments et la nature, Louise appuie son point de vue selon lequel la vie doit être vécue intensément et authentiquement, sans être entravée par une rationalité excessive.

 

En lisant cette lettre, il semble que Louise préconise de "se faire le destin" plutôt que d’"être son jouet." Elle critique vivement la philosophie de Renée, qui se soumet aux attentes sociales et sacrifie ses passions. Louise prône une vie où l'individu forge son propre destin, guidé par ses émotions et ses désirs, plutôt que de se laisser contrôler par des conventions extérieures. Cette lettre est un plaidoyer pour l'authenticité et la liberté émotionnelle, en opposition aux contraintes imposées par la société.

Écrire commentaire

Commentaires: 0