Le début d'une pièce de théâtre est généralement appelé le "prologue" ou la "scène d'exposition". Ce segment initial a pour but de poser les bases de l'intrigue, de présenter les personnages principaux et de situer l'action dans un contexte précis. Il s'agit d'une partie essentielle qui prépare le spectateur à comprendre le déroulement de la pièce.

 

La fonction habituelle du début d'une pièce de théâtre est de présenter les éléments clés de l'intrigue et les personnages. Il sert à introduire le cadre spatio-temporel et à fournir les informations nécessaires pour que le public puisse suivre et comprendre l'histoire qui va se dérouler. Cette introduction vise également à capter l'attention des spectateurs et à les engager dans le récit.

 

Dans la tragédie antique, la première fonction du prologue est d'exposer les éléments essentiels de l'intrigue avant l'entrée du chœur et le début du spectacle. Un acteur, souvent un personnage secondaire, prend la parole pour présenter le contexte, les personnages et les événements passés qui sont nécessaires à la compréhension de l'histoire. Ce prologue permet au public d'avoir une vision claire des enjeux dès le départ.

 

Dans la comédie latine, le prologue, pris en charge par un personnage nommé Prologus, avait également une fonction didactique et cérémonielle. En recourant à des formules rituelles telles que "Taisez-vous et soyez attentifs" ou "Assistez-moi", le Prologue invitait le public à prêter attention et à se préparer mentalement à suivre le spectacle. Cela souligne l'importance du prologue en tant qu'outil pour créer un lien avec le public, le mettre dans de bonnes dispositions pour la suite et instaurer une atmosphère propice à l'écoute et à l'immersion dans la pièce.

 

Ce texte évoque le caractère très ancien de l'histoire racontée par l'utilisation de la voix de la narratrice qui commence par dire : "Je vais vous raconter une histoire d'il y a très longtemps...". Cette phrase suggère une temporalité lointaine et indéfinie, renforcée par l'idée que la narratrice ne se souvient plus clairement des détails, au point de douter si l'histoire concerne elle-même ou quelqu'un d'autre.

 

La première phrase du texte renvoie au genre littéraire du conte, avec son incipit traditionnel qui évoque une histoire ancienne et fabuleuse. Cela implique que la suite du texte sera probablement empreinte de merveilleux, d'imaginaire et de symbolisme. Le lecteur peut s'attendre à une narration qui dépasse le réalisme pour entrer dans une dimension plus poétique et allégorique.

 

Le texte révèle que les mots ont failli avoir des conséquences catastrophiques sur la vie de la jeune fille, soulignant leur pouvoir potentiellement dangereux. Il mentionne que certains mots peuvent être compris de travers et que certains mots ont plusieurs sens, ce qui peut conduire à des malentendus et à des situations délicates. 

 

Dans le récit de la narratrice, on retrouve plusieurs caractéristiques du conte, telles que l'ouverture sur une temporalité indéfinie et lointaine, l'évocation d'événements extraordinaires et l'accent sur la dimension imaginaire. Le ton de la narration et les thèmes abordés, comme le pouvoir des mots et les malentendus, renforcent l'impression d'une histoire qui pourrait appartenir à l'univers du conte.

 

Cela devient évident dès que la narratrice parle de son corps devenu léger et transparent comme une plume, et de sa capacité à communiquer uniquement par des gestes, si les auditeurs ont suffisamment d'imagination. Ces éléments introduisent une dimension fantastique et poétique qui dépasse le cadre du réalisme, situant le texte dans un genre où l'imaginaire joue un rôle central.

 

La scène 1 de Cendrillon s'apparente à un prologue en ce sens qu'elle établit le contexte de l'histoire et introduit les personnages principaux. Elle met en place les éléments narratifs essentiels qui permettront de comprendre les développements ultérieurs de l'intrigue. De plus, elle capture l'attention du spectateur dès le début en posant des questions et en créant une anticipation pour la suite de la pièce.

 

Les deux premières scènes surprennent le spectateur par leur tonalité mystérieuse et poétique. Elles créent une attente particulière en utilisant des éléments de conte et en introduisant des personnages dans des situations intrigantes, ce qui pousse le spectateur à s'interroger sur la suite des événements. Cette anticipation est renforcée par l'évocation de malentendus et de dangers liés à l'usage des mots, ajoutant une dimension de suspense et d'attente.

 

Dès le prologue, la narratrice met en garde contre la légèreté avec laquelle on peut traiter les mots et la communication. Elle avertit le lecteur ou le spectateur des dangers des malentendus et des interprétations erronées. Cette mise en garde concerne principalement les personnages de l'histoire, mais également le public, en soulignant l'importance de l'écoute attentive et de la compréhension.

 

L'expression en italique "Si vous avez assez d'imagination, je sais que vous pourrez m'entendre" introduit une dimension interactive et métaphorique dans le récit. Elle souligne l'importance de l'imagination non seulement dans la compréhension de l'histoire, mais aussi dans l'établissement d'une connexion entre la narratrice et le public. Cette phrase met en avant le rôle actif du spectateur, qui doit faire preuve d'imagination pour pleinement saisir la profondeur et les nuances du récit.