Lecture analytique de La guerre de Troie n'aura pas lieu, Acte II scène 14
Au début de la scène 14, après le départ d'Ulysse, les personnages sont laissés dans un état de tension et d'incertitude. Les négociations n'ont pas abouti à une solution pacifique, et l'atmosphère est chargée de pressentiments sur l'inévitabilité de la guerre.
Au début de la scène, Andromaque apparaît, se sentant « brisée » en raison de l'échec des négociations et de la résignation à la guerre imminente. Le spectateur partage probablement son pessimisme en voyant les efforts pour éviter le conflit échouer et en anticipant les conséquences tragiques.
L'arrivée d'Oiax et de Demokos rappelle des scènes précédentes où des interventions inattendues ou critiques se produisent, comme dans les scènes de l'acte I. Le baiser final fait écho aux thèmes de passion et de tragédie, rappelant les moments de tension amoureuse et de désespoir présents tout au long de la pièce.
Les didascalies apportent des indications précises sur les mouvements, les expressions et les interactions des personnages, créant un rythme haletant et dramatique. Les différentes parties de la scène incluent l'introduction de la tension, les confrontations verbales et physiques, et la résolution tragique.
L'état d'esprit d'Andromaque est marqué par le désespoir et la résignation. Le dialogue entre Andromaque et Hector est chargé d'émotion et de tension, exprimée à travers des répliques courtes et intenses, des interruptions et des montées de voix. La tension se manifeste également dans les gestes et les expressions corporelles des personnages.
La violence verbale d’Oiax est intense et provocatrice, rappelant les refus et les conflits passionnels liés à Hélène. Ses propos reflètent la frustration et l'hostilité accumulées, exacerbant les tensions entre les personnages.
L’agression d’Oiax, bien que provoquée par l’ivresse, exprime aussi ses désirs et frustrations de manière ironique. Hector et Andromaque réagissent avec horreur et colère. C’est Demokos qui intervient pour éviter le meurtre, introduisant une nouvelle dimension de tension et de résolution temporaire.
Demokos survient après Oiax pour apporter un changement de dynamique et pour agir comme un facteur de résolution ou de complication supplémentaire. Son arrivée présage une escalade des événements et une transition vers une conclusion dramatique.
Les événements se précipitent avec l'intensification des conflits verbaux et physiques. Hector est poussé au meurtre par une combinaison de colère, de désespoir et de sens du devoir. Demokos réagit avec un mélange de choc et de manipulation, utilisant des procédés rhétoriques et des manipulations verbales pour rendre son mensonge crédible.
L'ouverture des portes de la guerre signifie l'inévitable déclenchement du conflit, symbolisant la fin des négociations et le début des hostilités. C'est un point de non-retour pour les personnages et pour Troie.
La dernière réplique de Cassandre évoque « le poète grec » Homère, faisant allusion à l’Iliade. Ce procédé permet de lier la fiction de la pièce à la légende historique, renforçant le sentiment de fatalité et d’inévitabilité du destin de Troie.
Giraudoux a ajouté une fin tragique pour accentuer le message de la fatalité et de l'inévitabilité du conflit. Cela renforce l'impact dramatique de la pièce et souligne les thèmes de l’héroïsme, du sacrifice et des conséquences inéluctables des décisions humaines.
Hector apparaît responsable dans le sens où il agit selon ses convictions et son sens du devoir, mais il est aussi victime des circonstances et des pressions extérieures. Le dénouement est logique dans le contexte de la tragédie grecque, mais aussi ironique en raison des efforts désespérés et finalement vains pour éviter la guerre.
L’entrée en guerre s’explique par une série de malentendus, de conflits d’intérêts et de pressions inexorables. La définition du destin dégagée de ce dénouement est celle d’une force inéluctable et impitoyable, guidant les actions humaines vers une conclusion prédéterminée malgré leurs efforts pour l’éviter.
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